La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

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exploitantes. La seule technique susceptible de protéger
également les deux bouts de la chaîne consiste à les associer
dans uneflliale commune dont chacun est actionnaire.
La meilleure manière de se défendre a priori contre les
agissements néfastes d'un intermédiaire bénéficiant
d'économies d'échelle techniquement prévisibles était de
s'entendre pour construire et gérer ensemble le pipeline.
C'est la joint venture, institution industrielle aujourd'hui si
caractéristique de nos économies modernes. A condition
d'être fondée sur des contrats suffisamment bien conçus
pour recréer les conditions d'un partage plus équilibré de
la rente, cette formule de copropriété industrielle élimine
les risques d'exploitation monopolistique ayant pour origine
le caractère très spécialisé, et donc totalement immobilisé
et inconvertible, de certains investissements; ce faisant,
elle rétablit également les conditions d'un
fonctionnement normal du marché.
Il est vrai que le capitalisme contemporain se caractérise
par des réseaux de plus en plus complexes d'interdépendances
financières et industrielles de plus en plus
impénétrables. Nombreux sont ceux qui y voient une
confirmation de l'emprise croissante des « monopoles» sur
nos vies quotidiennes, et donc une menace pour la concurrence
et les consommateurs. Les exemples qui précèdent
suggèrent qu'il s'agit au contraire d'une forme naturelle
d'autopolice du marché dont le rôle devient d'autant plus
important que l'évolution technologique nous porte vers
des filières industrielles reposant sur des chaînes d'investissements
dont le caractère de plus en plus spécifique et
hautement spécialisé favorise les occasions de comportement
«opportuniste ».
Comme dans l'exemple des pratiques commerciales
nées de la nécessité de faire la chasse aux « passagers clandestins
», il s'agit d'une sorte d'ajustement spontané des
structures existantes de «droits de propriété» pour
répondre à des situations nouvelles créées par la croissance
6.