La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

ANNEXES 391
sions humaines concernant des produits spécifiques, et ne
peuvent en rien nous renseigner sur ce que le planificateur
aurait besoin de savoir pour valablement pretendre indiquer aux
acteurs économiques ce qu'ils devraient faire.
Le rôle du «savoir tacite»
Supposons que l'on ait une organisation centrale dotée d'ordinateurs
tellement puissants qu'il soit possible d'y faire entrer
tous les renseignements dont on dispose sur les transactions individuelles.
On pourrait croire que cela détruit le raisonnement
qui précède.
En réalité, même dans ce cas idéal, rien n'est changé au problème.
Le planificateur n'aura pas davantage l'information qu'il
lui faut pour réaliser ses objectifs.
Pourquoi? Pour des raisons liées au rôle que joue dans la
détermination des comportements humains cette forme particulière
de savoir et de connaissance que Hayek et Polanyi
appellent « le savoir tacite ". C'est-à-dire en raison de ce qu'une
très large rart de ce qui nous permet d'agir est le produit d'un
savoir et d une connaissance qui gisent au plus profond de nousmêmes,
et que nous utilisons sans être capables d'en donner une
expression qui soit communicable en un langage explicite 7.
Toute donnée collectée par une agence centrale de planification
ou d'information, qu'il s'agisse de données de type inputoutput
ou d'agrégats statistiques plus traditionnels, d'indications
ponctuelles sur des transactions individuelles ou de données
agrégées, doit nécessairement se présenter sous une forme
humainement communicable (