La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

342 LA. NOUVELLE ÉCONOMIE» INDUSTRIELLE
Pourquoi les organisations ({ écolos» n'en veulent pas
La mise en œuvre de telles procédures ne sera pas
facile à faire accepter.
Les partis politiques seront contre, car la création de
marchés réduirait l'importance de leur intermédiation
dans la manifestation des préférences des populations.
Les associations nationales pour la défense de l'environnement
ont intérêt à refuser la démarche pour les
mêmes raisons: plus d'importance et de responsabilités.
pour les associations locales, mais les états-majors nationaux
n'auront plus grand-chose à faire. Ces derniers ont
tout à gagner au maintien d'une situation qui entretient -
et même accentue les frustrations (par le mythe de la gratuité).
Leur intérêt personnel est en conflit avec la logique
du marché dont la vertu est précisément de réduire les
frustrations, et donc le nombre des candidats à manifester.
Dans l'industrie il faut s'attendre à la formation d'une
coalition rassemblant ceux qui ont tout à craindre d'un
renforcement des formes territoriales de la concurrence.
Un argument sera d'expliquer que la protection de
l'environnement est une cause trop noble pour faire l'objet
de procédures marchandes. Les économistes (dont les
intérêts s'opposent à l'élargissement de la démocratie)
objecteront le niveau élevé des « coûts de transactions»
des procédures contractuelles. Aux premiers, il faudra
répondre que c'est bien parce que c'est une cause noble
qu'il faut préserver l'environnement de l'arbitraire et de
l'injustice. Aux seconds, on fera remarquer que leur analyse
est biaisée. Elle s'attache aux « coûts» du marché, et
néglige les «coûts» du système de décision public. .
L'attitude libérale n'est pas de prétendre que le marché
est parfait. Elle demande seulement un renversement de
la charge de la preuve et que chaque cas d'espèce soit
attentivement examiné avant de conclure que la gestion
publique est plus favorable pour la protection des res-