La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

178 LA« NOUVELLE ÉCONOMIE - INDUSTRIELLE
« l'économie du pays a été progressivement dominée par un nombre, de
plus en plus restreint, de groupes capitalistes de plus en plus importants
». Mais point d'analyse sCientifique ni de véritable test empirique
des affirmations portées.
3. Adolf BERLE et Gardiner MEANs, The Modern Corporation and
Private Property, 1932. De par l'autorité du professeur Berle, du fait
également du caractère extrêmement sophistiqué (pour l'époque) des
annexes statistiques du professeur Means, ce livre est incontestablement
celui qui a le plus fait pour accréditer définitivement dans l'opinion
l'idée que la concentration industrielle est l'un des grands problèmes de
l'économie capitaliste contemp?raine. On trouve chez Berle et Means
déjà tous les mgrédients des Idées et analyses qui feront le succès de
John Kenneth Galbraith.
Une prophétie du même genre a été formulée, il y a plus de dix ans,
par un professeur anglais, à propos de l'industrie britannique. Au terme
d'une étude sur les cent premières entreprises anglaises, celui-ci
(Dr Pais) écrit: «The trend is going ever upwards. There is no sign of
tailing off at ail yet to be seen ... Within 10 years 1 would guess from the
figures that are in front of us that we must expect two thirds of the
manufacturing will be in the hands of the 100 largest firms. And looking
ahead a bit further, the turn of the century, it will be something like 85
per cent which will be in the hands of the largest 100.» (The Evolution
o[Giant Firms in Britain, 1976). Les données du professeur Pais ont fait
1 objet d'une réfutation extrêmement critique écrite par le professeur
John Jewkes, et publiée par l'Institute of Economic Affairs sous le titre
Delusions of Dominance (Hobart Paper 76, 1977). Il semble qu'il y ait
effectivement eu une forte auçmentation de la part des grandes entreprises
dans l'industrie britanmque au cours des années 1950 et 1960.
Mais d'une part, le taux moyen de concentration de l'économie britannique
était auparavant sensiblement inférieur au niveau atteint dès les
années 1930 par l'Amérique; d'autre part, la concentration semble s'être
depuis lors stabilisée autour de 38 % (part des cent premiè,es firmes
dans la production) contre 33 %, chiffre équivalent pour les Etats-Unis.
Le livre de Berle et Means vient par ailleurs de faire l'objet d'un reassessment
scientifique au cours d'une conférence dont les communications
ont été publiées dans le Journal of Law and Economics daté de
juin 1983.
4. Federal Trade Commission, The Merger Movement,' a Summary
Report, 1948.
5. Morris A. AOELMAN, « The Measurement of Industrial Concentration
-, Review of Economics and Statistics, vol 33, novembre 1951. Le
professeur Adelman est le premier à avoir osé remettre en cause le nouveau
dogme issu des travaux de Berle et de Means.
6. Walter AOAMS, « Comment -, in Business Concentration and Price
Policy, 1955.
7. Edward COWAN, «Law for Size Limits on Mergers Sought -, in
New York Times, 30 décembre 1978.
8. W.S. COMANOR, «Prepared Statement for the Subcommittee on
Antitrust, Monopoly and Business Rights., in Mergers and Economic
Concentration, 1979.