La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

LE MYTHE DE LA «CONCENTRATION» 167
Mises répond qu'un tel objectif est inatteignable parce
qu'en supprimant la propriété privée des biens de production
on fait qu'il n'y a plus de « calcul économique rationnel»
possible. Sans propriété privée, plus d'échanges, et
sans échanges plus de « prix », plus de moyen de connaître
la valeur relative des choses. Sans propriété privée des
biens de production, sans marché libre où s'échangent et
se vendent les matières premières, les outils, les machines,
les biens intermédiaires, etc., plus moyen de connaître la
« valeur économique» des différentes solutions techniques
qui s'offrent pour produire tel ou tel bien de consommation
final. Plus moyen de savoir laquelle est réellement la
moins « coûteuse », la plus économe en ressources rares.
Certes, on peut utiliser une multiplicité d'artifices
comptables pour comparer l'« efficacité technique» de
différentes méthodes de production. Mais sans marché
libre et propriété privée du capital et des biens de production,
pas moyen de comparer leur «efficacité économique
». Ce faisant le socialisme conduit nécessairement
au chaos économique, à une formidable régression
sociale, en raison de ce que les « prix» qui y sont pratiqués
et qui ne sont pas des prix « libres» (mais des prix
« administratifs»), n'y sont que des nombres privés de
tout contenu informatif véritable sur la structure réelle
des coûts relatifs de production. Il est vrai que le socialisme
existe, qu'il fonctionne depuis plus de soixante ans
en Union soviétique, et que celle-ci n'a pas sombré dans le
désordre et le chaos économique total qu'annonçait Mises
dans son livre des années 1920. Mais s'il en est ainsi c'est
que survit en Union soviétique un dernier élément de
rationalité économique: le fait que les prix de base qui
servent à la planification sont en définitive des prix
« importés,. du monde capitaliste, des prix que les planificateurs
du Gosplan «empruntent» aux grands marchés
internationaux de matières premières. Le socialisme survit
comme un parasite qui se greffe sur un corps prospère.
Pour exister, le monde soviétique a besoin du capitalisme;
il a besoin que survive autour de lui un univers capitaliste
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