La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

LE MYTHE DE LA • CONCENTRATION» 151
constate que le degré moyen de concentration a diminué
dans 53 % des cas, et augmenté dans seulement 24 % des
observations. A l'inverse, si l'on prend les secteurs où la
concentration est la plus faible (là où les quatre premières
firmes ne font pas plus de 25 % des ventes), on s'aperçoit
que le taux moyen de concentration a diminué dans 20 %
des cas, et augmenté dans plus de la moitié. Une situation
difficilement compatible avec l'imagerie d'une économie
bloquée par d'énormes cartels.
« De tels chiffres, remarque Walter Adams, démontrent mieux
que toute autre observation la vigueur concurrentielle de l'économie
américaine, et cela même à une époque où les autorités ne se
souciaient iuère de bloquer la route aux concentrations monopolistiques
."
La même expérience se renouvelle une vingtaine
d'années plus tard lorsque, en 1979, non contentes d'interdire
les fusions horizontales, les autorités américaines
entreprennent de renforcer la législation pour freiner les
grandes concentrations financières. Là encore, les données
les plus récentes publiées par le Bureau of Census
montrent que, nonobstant leur caractère spectaculaire, les
grandes opérations des années 1960 n'ont en définitive eu
guère d'influence sur le ,taux moyen de concentration de
l'industrie américaine. Evalué à 37 % en 1935, celui-ci
monte à 40,2 % en 1972, et redescend à 39,1 % en 1977.
Si l'on prend une moyenne pondérée, et non plus une
moyenne simple, les résultats sont les suivants: 40,2 % en
1935,39,1 % en 1972 et 38,4 % en 1977. Par ailleurs, les
chiffres obtenus confirment la permanence entre 1947 et
1977 du mouvement de ciseau observé pendant la période
précédente entre les secteurs à forte concentration et les
secteurs à faible concentration.
Au total, l'industrie américaine serait aujourd'hui plutôt
moins concentrée qu'elle ne l'était il y a un demisiècle.
Exactement l'inverse de ce que l'on est généralement
porté à croire; le contraire de ce que croyaient ceux
qui, il y a quelques années, avant que n'arrive la nouvelle