La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

POURQUOI PRIVATISER LES ONDES 125
entre de multiples technologies et supports de communication
rendant des services très différents, à des coûts
eux-mêmes extrêmement variables. Dans ces conditions,
est-il tolérable de voir certains groupes de fréquences
continuer à être systématiquement sous-exploités, alors
qu'ailleurs s'allonge la file des candidats? A quels supports
ces plages doivent-elles revenir en priorité? Le souci
de l'efficacité économique voudrait que les fréquences
aillent en priorité à ceux de leurs usages possibles offrant
aux utilisateurs finaux le plus grand rapport valeur/coûts.
Mais on tombe alors dans un domaine où la planification
spatiale de nature purement technique n'a plus rien à
dire. Il faut disposer de données économiques auxquelles
on ne peut pas accéder sans la présence d'un marché portant
sur l'échange d'authentiques droits de propriété.
De la même façon, dire que le spectre hertzien est une
ressource rare ne signifie pas que le nombre de liaisons
technologiquement possibles, sur un territoire donné, est
nécessairement fixé de façon rigide. Il s'agit d'une donnée
conditionnée par l'évolution des technologies. Plus on progresse
dans la maîtrise des technologies nouvelles à très
hautes performances, plus il devient possible de réduire
les conditions d'espacement nécessaires pour éviter les
interférences. Conséquence: ce sont autant de nouvelles
capacités de communication qui se trouvent ainsi libérées
pour d'autres usages. Il devient possible d'insérer simultanément,
sur un même espace géographique ou hertzien,
un plus grand nombre de liaisons et de services. Mais à
quels usages affecter les fréquences ainsi dégagées? Là
encore, on retombe sur des questions auxquelles on ne
peut pas répondre en l'absence d'un système de prix libres
permettant de mesurer la valeur que les utilisateurs
finaux accordent aux différents services qui leur sont proposés,
et donc, indirectement, aux techniques qui leur
servent de support.
Avec la prolifération des nouvelles technologies, les
télécommunications sont non seulement en train de changer
de nature mais leur développement pose des pro-