La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

150 LA. NOUVELLE ÉCONOMIE» INDUSTRIELLE
nouvelle vague de concentration d'ampleur comparable à
celles du début du siècle et des années vingt. Il faut
d'urgence faire quelque chose si on ne veut pas que la prédiction
de Berle et Means se réalise 4.
Dès leur publication, les assertions de la FIC sont
contestées par plusieurs économistes. Lintner et Butters
montrent que les restructurations industrielles de la période
1940-1947 n'ont eu aucune influence sur le taux
moyen de concentration de l'industrie américaine. De son
côté, Morris A. Adelman démontre que l'étude est fondée
sur des concepts erronés qui ne peuvent conduire qu'à de
faux résultats s. Les chiffres donnés par l'Administration,
explique-t-il, sont surévalués par rapport à la réalité. Mais
rien n'y fait. L'effet de dramatisation voulu par les autorités
chargées de l'application des lois antitrusts atteint
son but. Le Congrès réforme les attendus du Clay ton Act
de manière à étendre ses prohibitions aux fusionsconcentrations
horizontales. L'ère de la répression antitrusts
commence véritablement (1950).
Qui avait raison? Le discours alarmiste de l'Administration
ou ceux qui critiquaient ses conclusions?
Aujourd'hui on sait de façon absolument certaine que le
mal que dénonçait la FTC n'était qu'un fantôme. Les données
publiées en 1975 et 1981 par le très officiel Bureau
of Census montrent que malgré plus de deux mille prises
de contrôle et fusions en moins de dix ans, le taux moyen
de concentration de l'industrie américaine n'a pas varié
entre 1935 et 1947 - et cela quelle que soit la nomenclature
industrielle utilisée (deux cent quatre-vingt-un ou
quatre cent quatre-vingt-trois secteurs). Bien plus, les
mêmes travaux permettent d'établir que là où le degré de
concentration était le plus élevé, celui-ci a eu tendance à
diminuer, cependant qu'on observe l'inverse pour les secteurs
où le taux de concentration était le plus faible en
1935 - le tout convergeant vers la norme moyenne. Si l'on
prend les secteurs où le taux de concentration est le plus
élevé (là où les quatre premières firmes du secteur font à
elles seules plus de 75 % des livraisons industrielles), on