La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

IL N'Y A PAS DE MONOPOLE «NATUREL- 51
dée, et se réservant, lors de leur apparition, la mise en
place des liaisons interurbaines).
Les termes de la concession prévoient un partage des
tâches précis "entre l'Administration et la Compagnie: à
la SGT la responsabilité des installations des abonnés
jusqu'à l'entrée de l'immeuble ainsi que celle des centraux;
à l'Administration le soin de poser les câbles. Cet
arrangement permet de respecter la lettre de la loi sur le
monopole. Mais la cçhabitation s'avère rapidement très
difficile. En 1889, l'Etat décide d'assurer la reprise des
réseaux existants. Le non renouvellement de ses concessions
ayant entraîné la nationalisation de ses réseaux, la
SGT ne disparaît pas, mais spécialise ses usines dans la
production de matériels vendus à l'Administration, et
devient la Société Industrielle des Télécommunications,
lointain ancêtre de CIT-Alcatel.
Le téléphone français est désormais un service public
financé sur fonds publics, directement administré par le
ministère des PTT.
Le statut du téléphone au sein de l'Administration a
beaucoup évolué depuis ses origines. En 1923, le budget
du ministère des PTT devient un bqdget «autonome »,
indépendant du budget général de l'Etat. Au lendemain
de la guerre, en 1946, est créée la Direction Générale des
Télécommunications qui prend la forme d'une administration
à caractère industriel et commercial. A la même
époque naît le CNET - Centre National d'Études des
Télécommunications - qui, outre la recherche et le développement
internes, assure une mission d'expertise et
d'assistance technique.
Depuis 1970, la DGT bénéficie elle-même d'une autonomie
accrue au sein du ministère des Postes et Télécommunications.
Faisant exception aux règles générales
de la fonction publique, son budget fait l'objet d'un
compte séparé au sein du budget du ministère. Ce privilège
lui permet enfin de financer l'expansion du téléphone
en ayant recours à des ressources externes provenant
d'emprunts émis sur les marchés nationaux et étrangers.