27.06.2013 Views

La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

ANNEXES 397<br />

mique véritable, et mettre les ressources financières ainsi économisées<br />

sur le dos de «ses,. contribuables et de «ses"<br />

consommateurs à la disposition de ceux qui, chez nous, sont les<br />

mieux à même et les plus motivés pour trouver et exploiter de<br />

nouveaux créneaux technologiques et commerciaux. Ainsi que<br />

l'aurait sans doute dit Bastiat: «Ce n'est pas parce que nos<br />

concurrents jettent des rochers dans leurs ports que nous devons<br />

en faire autant.,.<br />

Nos fonctionnaires sont fascinés par les succès de l'industrie<br />

allemande. Il est vrai que si le gouvernement allemand intervient<br />

plutôt moins, les régions allemandes, elles, interviennent<br />

beaucoup plus que les nôtres. Mais cela ne prouve pas qu'il<br />

existe un lien direct de cause à effet entre ces subventions et les<br />

performances à l'exportation de leur industrie. Il nous paraît<br />

plus sensé de raisonner dans l'autre sens: ce qui doit nous étonner,<br />

c'est que l'industrie allemande réalise encore de telles performances<br />

«malgré,. l'intervention croissante de ses pouvoirs<br />

publics.<br />

Il en va de même avec le Japon. Qu'il soit loin de répondre à<br />

un authentique modèle d'<strong>économie</strong> libérale, nous sommes bien<br />

d'accord. Mais ce n'est pas une raison pour faire du MITI le<br />

deus ex machina de la reussite nippone. Il est plus exact de raisonner<br />

comme si celle-ci avait été acquise « malgré ,.Ia présence<br />

du MIT!. Le secret du Japon tient plus vraisemblablement à la<br />

qualité exceptionnelle de sa gestion budgétaire et fiscale depuis<br />

la guerre.<br />

Si les aides financières à l'industrie sont plus importjlntes<br />

qu'elles ne l'ont jamais été, même dans un pays comme les Etats­<br />

Unis pourtant réputé pour son" libéralisme ", c'est parce qu'elles<br />

jouent dans le monde contemporain un rôle analogue à celui que<br />

remplissaient avant la guerre les politiques de protection douanière.<br />

L'action par les tarifs et les droits de douane étant désormais<br />

impossible du fait des accords internationaux du GATT<br />

(trop grande visibilité), les gouvernements ont trouvé un autre<br />

moyen de répondre aux demandes particulières de protection<br />

émanant des milieux industriels et syndicaux les plus actifs à<br />

défendre les « rentes JO acquises au détriment des autres travailleurs,<br />

des contribuables et des consommateurs, contre les effets<br />

de la concurrence des salariés étrangers. Là où autrefois ils agissaient<br />

par des quotas ou des droits de douane, ils répondent<br />

aujourd'hui par des subventions <strong>industrielle</strong>s, des primes de<br />

reconversion ou d'aménagement du territoire, des prêts à taux<br />

bonifiés, etc. Mais, fondamentalement, c'est bien la même<br />

logique. Cette interprétation du développement des politiques<br />

<strong>industrielle</strong>s correspond davantage à la réalité que le postulat

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!