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La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

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POURQUOI PRIVATISER LES ONDES 139<br />

juristes ont fait à maintes reprises la preuve de leur capacité<br />

à s'adapter à des problèmes de nature infiniment plus<br />

complexe.<br />

Par ailleurs, il est vraisemblable que si de tels droits<br />

étaient librement négociables, on verrait se constituer des<br />

firmes spécialisées faisant métier de mettre en rapport<br />

acheteurs et vendeurs de droits, et assurant ainsi un rôle<br />

privé de coordination. Comme sur les marchés financiers,<br />

ces courtiers spécialisés ne seraient pas seulement des<br />

agents, mais aussi des conseillers dont l'expertise contribuerait<br />

à abaisser les coûts de fonctionnement du marché.<br />

Deux exemples montreront que ces idées ne sont pas<br />

que de la spéculation pure.<br />

Une coordination privée<br />

Le premier est historique, et se situe dans les années<br />

vingt. En 1923, la société éditrice du Chicago Tribune,<br />

«The Tribune Company», fonde une station de radio,<br />

WGN, qui diffuse sur 990 kHz. En septembre 1926, une<br />

autre radio de la même région, The Oak Leaves Broadcasting<br />

Company, abandonne soudainement la longueur<br />

d'onde de 1 200 kHz, pour se recaler entre 990 et 950<br />

kHz, créant ainsi de sévères interférences. A l'époque, la<br />

FCC n'existe pas encore. Le conflit aboutit devant un<br />

juge de comté.<br />

<strong>La</strong> Tribune Company défend l'idée qu'elle détient un<br />

droit de propriété sur le canal qu'elle exploite. Les avocats<br />

de son adversaire répliquent qu'une longueur d'onde<br />

ne peut faire l'objet d'une propriété.<br />

Dans son jugement, le magistrat ne dit pas que la<br />

Tribune Company est «propriétaire» de sa fréquence,<br />

mais il lui donne raison en enjoignant à la compagnie<br />

adverse de respecter un écart d'au moins 50 kilocycles<br />

par rapport à la longueur d'onde exploitée par WGN.<br />

«<strong>La</strong> Cour, précise le jugement, estime qu'une telle<br />

séparation est nécessaire pour éviter les interférences. »<br />

Ce précédent juridique n'a pas eu de lendemain, les

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