La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

APPROCHE LIBÉRALE DE L'ENVIRONNEMENT 343
sources du milieu. Un tel examen serait déjà un changement
considérable par rapport aux attitudes actuelles.
Comment redonner plus d'importance au rôle du juge
Dernier problème: celui de la gestion des grands
risques, chimiques et nucléaires, de la protection contre
les catastrophes naturelles, de l'indemnisation de tiers en
cas d'accidents majeurs... '
La prise en charge directe par la collectivité de
l'indemnisation des victimes de grandes catastrophes n'est
pas nécessairement une bonne chose. Elle encourage les
comportements pervers. Par exemple: l'accroissement
des constructions dans des zones inondables, dans des couloirs
d'avalanche, où dans des zones écologiquement très
sensibles. En retour, les pouvoirs publics se sentent justifiés
à imposer toujours plus de règlements préventifs.
Le « risque moral» existe aussi dans les assurances privées.
Les compagnies se garantissent en imposant aux
assurés leurs propres normes de prévention (par exemple
les assurances contre l'incendie). Mais la concurrence est
une contrainte qui les oblige à affiner sans cesse leur
connaissance des risques et des moyens de les prévenir.
Cette motivation ne se retrouve pas dans le secteur
public.
Nombre de risques réputés inassurables en raisons de
leurs caractéristiques (faible probabilité mais dégâts
considérables; risques de pollution ou de contamination à
effets lents et à détection tardive) pourraient être pris en
charge par le marché de l'assurance. C'est lui qui devrait
par exemple exercer la police des décharges. La naissance
de ces marchés est cependant souvent compromise par
des réglementations publiques industrielles ou financières
(cas des pollutions chimiques) 13.
La solution libérale consiste à redonner plus de place
au jeu des assurances. Au niveau de la gestion des deniers
publics, cela impose un effort prioritaire pour améliorer le
fonctionnement de la justice. Mais cela implique aussi