La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

APPROCHE LIBÉRALE DE L'ENVIRONNEMENT 333
En réaction contre les pratiques du droit féodal qu'ils
jugeaient contraires à leur idéal démocratique, les Américains
ont, dès le début de la colonisation, opté pour une
politique de libre accès dissociant le droit de chasse du
droit de propriété foncier. Tout le monde reconnaît que
l'état d'épuisement des réserves cynégétiques y est
aujourd'hui plus avancé que dans la vieille Europe.
En Angleterre, les rivières sont propriété privée des
riverains réunis en associations. C'est en Angleterre que
les rivières restent encore aujourd'hui, semble-t-il, les
moins polluées.
On pourrait multiplier les exemples. Partout où une
ressource limitée est traitée comme un bien collectif,
c'est-à-dire où l'absence de droit de propriété entraîne
une dissociation entre autorité et responsabilité, entre
droits et devoirs, on retrouve un enchaînement où chacun
a intérêt à épuiser la ressource immédiatement avant
qu'un autre ne le fasse à sa place.
Le secteur privé est souvent accusé à tort
Bien des cas de pollution présentés comme le produit
de la logique libérale, ne font en réalité qu'illustrer les
effets pervers des systèmes de décision publics.
Une grande campagne attire l'attention du public sur
les dégâts irréparables commis en Amazonie. Le rythme
trop rapide de déforestation est en fait directement lié à
la politique gouvernementale qui consiste à subventionner
la création de grandes fermes d'élevage et
l'installation de nombreux petits agriculteurs. Sans les
subventions du gouvernement, le rythme des déforestations
serait beaucoup moins rapide. Si les éleveurs et les
autres agriculteurs devaient payer le coût réel de leur
installation ils se rendraient compte qu'un rythme de
développement aussi rapide n'est pas rentable. Un développement
non subventionné rendrait la préservation de
la forêt amazonienne beaucoup plus intéressante.
En France, les problèmes d'avalanche, de glissement