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La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

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ANNEXES 423<br />

ment déjà évoqué: parce «;lu'i1 concentre tout son avoir dans la<br />

propriété d'un seul et umque actif, le commerçant franchisé<br />

prend, personnellement, un risque plus grand que celui supporté<br />

par l'entrepreneur qui, disposant d'un réseau de vente intégré,<br />

finance le fonctionnement d'un grand nombre de points de<br />

vente, et diversifie donc ses placements. Toutes choses égales<br />

par ailleurs, ce risque justifie une rémunération supérieure si<br />

l'on veut que les entreprises cherchant à placer leur marque<br />

dans des magasins de confiance trouvent un nombre suffisant de<br />

candidats. Telle est la fonction de la rente de monopole offerte<br />

par le franchiseur; rente qui joue également, comme on l'a vu à<br />

propos de l'automobile, le rôle de carotte pour inciter les concessionnaires<br />

à faire l'effort d'équipement spécialisé nécessaire<br />

pour atteindre le niveau de service souhaité par les constructeurs.<br />

Cette "rente" risque-t-elle d'être excessive? A f,riori, le<br />

monopole ne connaît qu'une limite déterminée par 1 élasticité<br />

croisee des produits substituables. Mais raisonner ainsi revient à<br />

oublier que, dans ce cas d'espèce, est présent un facteur qui<br />

n'apparaît pas dans les autres situations de monopole étudiees<br />

par la théorie: je veux parler de la concurrence qui existe au<br />

niveau des candidats à l'attribution ou à la reprise d'une franchise.<br />

Toute franchise a une valeur commerciale. Cette valeur est<br />

égale à la somme actualisée du supplément de revenus que<br />

chaque candidat espère encaisser par rapport à ce que serait son<br />

salaire dans une autre activité. Au départ, le franchIseur, dont la<br />

marque est à peine connue, a intérêt à garantir à ses premiers<br />

franchisés un revenu élevé afin de faire venir à lui un nombre<br />

suffisant de candidats parmi lesquels il pourra faire sa sélection.<br />

A cette fin, il se contentera de demander une cotisation d'entrée<br />

dans son réseau (l'achat du symbole de la marque) relativement<br />

modeste. Mais, au fur et à mesure que la marque se développe,<br />

qu'elle se fait connaître, que le reseau arrive à maturite, la<br />

concurrence pour y entrer se renforce. Les candidats sont plus<br />

nombreux, moins exigeants. Le producteur peut remonter ses<br />

prix. <strong>La</strong> rémunération réelle des franchisés baIsse. Leur" rente ,.<br />

n'est plus ce qu'elle était. Peu à peu leur revenu s'aligne sur le<br />

taux normal de rémunération justifié par les services qu'ils<br />

rendent et le risque financier qu'ils acceptent de prendre à la<br />

place de leur franchiseur.<br />

Ce phénomène de concurrence est totalement occulté 'par les<br />

raisonnements de la Commission et de la Cour de Justice.<br />

Celles-ci ne voient pas qu'à côté de la concurrence entre franchisés<br />

déjà installés (dont elles regrettent la suppression du fait

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