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La nouvelle économie industrielle - Institut Coppet

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268 LA. NOUVELLE ÉCONOMIE. INDUSTRIELLE<br />

technologique. Plus nous orientons nos consommations<br />

vers des biens dont les caractéristiques sont de moins en<br />

moins directement observables (biens dits d'expérience,<br />

selon la terminologie de l'économiste américain Nelson),<br />

plus nos techniques de fabrication sont sophistiquées et<br />

impliquent la mise en œuvre de processus étroitement spécialisés,<br />

plus nous créons cette sorte de problème qui<br />

conduit précisément les agents économiques (et donc le<br />

marché) à recourir aux vertus autodisciplinantes et autoassurantes<br />

de l'investissement commercial « immatériel ».<br />

Cependant, il importe de noter que l'ensemble du mécanisme<br />

ne fonctionne que parce que, dans le contrat que<br />

l'éditeur B propose à l'imprimeur A, figure une clause qui<br />

précise qu'au cas où B estimerait que A ne remplit plus ses<br />

engagements de manière satisfaisante, B se trouverait<br />

fondé à chercher un autre fournisseur sans avoir à lui fournir<br />

ni préavis ni indemnités.<br />

Imaginons en effet que B se comporte de façon déloyale<br />

à l'égard de A. Son directeur, pour se dégager de ses obligations,<br />

invoque ce qui est manifestement une mauvaise<br />

raison. L'imprimeur A porte plainte. Comme B est une<br />

grande maison d'édition nationalement connue, mais dominée<br />

par des intérêts étrangers, la presse s'empare de<br />

l'affaire. A devient le symbole de la PME honteusement<br />

exploitée, pressurée par le grand capital des multinationales.<br />

<strong>La</strong> preuve, dit-on, en est le contenu asymétrique<br />

du contrat: toutes les obligations sont pour le soustraitant,<br />

rien ne figure qui déterminerait quelles sont en<br />

contrepartie les obligations de la grande firme. Comment<br />

admettre que, même pour des raisons fondées, le donneur<br />

d'ordres puisse se dégager sans avoir à donner le moindre<br />

préavis ni la moindre indemnité? N'a-t-on pas là un<br />

exemple de contrat léonin construit sur une succession de<br />

clauses abusives dont l'usage reflète la situation de dépendance<br />

et de sujétion dans laquelle se trouve la PME dès<br />

qu'elle se spécialise dans des prestations trop étroitement<br />

liées à l'activité de grandes entreprises? N'est-ce pas là le<br />

genre de situation où il est légitime que le législateur ou le

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