L'analyse de l'activité dans l'enseignement et l'apprentissage d'une ...

PREMIÈRE PARTIE – UN PARCOURS, LA DEMARCHE, LE CADRE CONCEPTUELFrançoise RABY - HDR - Volume 1 - Synthèsequizz où il faut cocher la bonne réponse, les données du problème seront encorecognitivement différentes. Dans ce contexte, l’apprenant se trouve devant unproblème et doit élaborer une stratégie. Ce sont ces stratégies que j’ai observées etanalysées dans mes recherches en ergonomie cognitive de l’anglais.Le problème, le plan et la stratégieSouvent, en psychologie cognitive ou en didactique des langues, on a tendance àconfondre la tâche et le problème. Ainsi, on parle volontiers d’une tâche, d’unexercice ou d’un problème de compréhension, sans préciser de quel point de vue onse place. Une tâche de compréhension ou d’expression peut être considérée du pointde vue de l’enseignant qui la donne ou de l’apprenant qui la réalise. En psychologiecognitive, on désigne par problème, l’association d’un système cognitif à une tâche.Dans cette perspective, nous définirons comme un problèmela représentation qu’un système cognitif construit à partird’une tâche, sans disposer immédiatement d’une procédureadmissible pour atteindre le but. La construction de lareprésentation de la tâche sera appelée compréhension, laconstruction de la procédure, stratégie de résolution. [Hoc,1992, p. 50]La plupart des macrotâches, en classe de langue, placent l’apprenant dans ce typede situation que je désigne comme situation stratégique et non situation-problème,en raison de l’acceptation générale de ce terme qui le lie aux mathématiques. Pour leschercheurs en didactique des langues ou les stagiaires d’anglais, il n’est pas évidentde se départir de la vision mathématique du problème ! Ce qui distingue fortement lastratégie de la règle, évoquée plus haut, c’est que tout au long du processus derésolution du problème (rappelons qu’écrire une lettre en langue étrangère est unproblème au même titre que comprendre un film), la représentation de la tâche necesse de changer, entraînant également un changement de stratégie. Ainsi, au départ,l’enseignant peut se représenter la tâche de prise de note au tableau comme devantrésumer les échanges langagiers produits par les élèves, puis il peut se rendre comptequ’il doit ajouter des informations complémentaires d’ordre lexical puis d’ordresyntaxique et, pour finir, inscrire le travail à faire à la maison. On passe ainsi d’unetâche incomplète à une tâche complète et chaque sujet redéfinit la tâche à sa manière.94