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TROISIEME PARTIE – RECHERCHES SUR LE TERRAIN DES TICE EN ERGONOMIECOGNITIVE DE LA LVEFrançoise RABY – HDR - Volume 1 - SynthèseToutes les théories tournent, d’une manière ou d’une autre, autour de deux notionsclefs : l’interne et l’externe.(Je choisis de nominaliser ces deux adjectifs afin d’éviter l’emploi de signifiants déjàutilisés dans telle ou telle théorie, comme la théorie de l’internalité en psychologie sociale).‣ La motivation est un état psychologique, donc interne au sujet, mais qui sedéveloppe dans l’interaction entre le sujet et son environnement ou sonmilieu.‣ La motivation est influencée par deux types de facteurs : les facteurs internes,liés aux caractéristiques cognitives, affectives et sociales du sujet, et lesfacteurs externes au sujet, qui sont, dans le cas qui nous occupe,l’établissement, le professeur, les outils, les tâches, les copains, etc.‣ Plus la motivation s’ancre de manière interne, plus l’individu est maître deses actions, plus le plaisir de l’action est important, plus l’attente est grande,plus le but est stimulant, plus l’autorégulation est forte et plus la motivationsera importante.Ces points s’accordent également aux observations que j’ai pu réaliser au cours demes vingt années de visite en classe d’anglais et dans mes recherches sur lesstratégies cognitives, j’en ai donc fait le socle de mon modèle de la Motivation pourl’Apprentissage de la LVE en Situation Académique. Mais si les théories de lamotivation s’accordent sur ces points, elles divergent sur d’autres questions. Laplupart du temps, il ne s’agit pas d’une franche opposition : ainsi, les théories duconcept de soi [Marcus & Nurius, 1986 ; Schunk, 1987, 1989] ne s’opposent pas à lathéorie des buts d’accomplissement ; la théorie de l’attribution ne s’oppose pas àcelle de l’autodétermination, etc. En réalité, comme le souligne Dörnyei à plusieursreprises, les différences viennent la plupart du temps du fait que les chercheurs ontdéveloppé leurs modèles un peu partout dans le monde entre les années 1930 et 1970,sans connaître, au départ, le travail d’autres chercheurs. C’est d’ailleurs pour cetteraison qu’on a bien souvent l’impression que les discours se recoupent mais utilisentune terminologie différente. Malgré tout, des différences subsistent dans les angles206
TROISIEME PARTIE – RECHERCHES SUR LE TERRAIN DES TICE EN ERGONOMIECOGNITIVE DE LA LVEFrançoise RABY – HDR - Volume 1 - Synthèsed’approche de la motivation, dans l’ampleur des modèles et dans la manière dont onprétend mesurer l’état motivationnel.Les points de différence ou de désaccordMotivation ou motivations ?Un premier point qui génère à mes yeux une certaine confusion théorique est laquestion du singulier ou du pluriel. Comme pour le concept de compétence, ontrouve des emplois singuliers et pluriels du terme chez Ellul, [1982], Francès [1995],Leplat [1997, 2000], Montmollin [1997]. Prenons la définition de Francès :La motivation au travail est l’ensemble des aspirationsqu’un travailleur attache à son emploi, chacune d’elles étantaffectée d’un coefficient de probabilité qu’il conçoit de voirses aspirations se réaliser dans l’emploi, en fonction dutravail accompli, de la reconnaissance de ce travail parl’organisation, etc. La théorie repose sur les travaux de Hullqui cherche à définir le processus motivationnel comme leproduit de plusieurs facteurs. [Francès, 1995, p. 11].L’auteur livre bien ici une définition générique de la motivation. Au fil du texte seproduit un glissement sémantique qui fait que, comme les autres auteurs, il parletantôt de motivation au singulier, mais le plus souvent au pluriel ; dans ce cas, lesmotivations au travail sont synonymes d’attentes ou aspirations. On retrouve lemême problème dans le vocabulaire de l’ergonomie de Montmollin [1997, pp. 207-208] qui emploie deux fois motivation au pluriel et une fois au singulier. On trouveun autre exemple encore plus gênant dans la présentation du modèle hiérarchique de.Les auteurs indiquent qu’il existe trois motivations (intrinsèque, extrinsèque et l’amotivation).En fait, ils ne décrivent pas l’état psychologique de la motivation maisles conséquences de cet état : l’engagement dans l’activité expliqué par la théorie desbuts.La motivation intrinsèque renvoie à la pratique volontaired’une activité pour le plaisir et la satisfaction qu’on enretire. Par contre, la motivation extrinsèque réfère àl’engagement dans une activité dans un but non inhérent àl’activité, soit en vue de retirer quelque chose de plaisant,soit afin d’éviter quelque chose de déplaisant une fois celleciterminée. [Vallerand et Grouzet, 2001, p. 61].207
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Université Stendhal - Grenoble 3L
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