L'analyse de l'activitÃ© dans l'enseignement et l'apprentissage d'une ...

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DEUXIEME PARTIE – RECHERCHES SUR LE TERRAIN DES TICE EN ERGONOMIECOGNITIVE DE LA LVEFrançoise RABY – HDR - Volume 1 - Synthèsede tutorat, il y a un pas qui ne peut selon moi être franchi, en tout cas, pour lemoment. Les limites ne sont pas uniquement de nature théorique mais également denature institutionnelle : elles tiennent à l’organisation de la recherche en France. Cen’est pas le rôle des spécialistes de l’IA ou des EIAH de se lancer dans un travaild’ingénierie pédagogique. Leur rôle est de modéliser des processus et de fabriquerdes prototypes qui ont pour mission de valider leurs hypothèses et non de fabriquerensuite des didacticiels susceptibles d’être utilisés dans la classe de langue. Pourmener ce travail, il faudrait monter des équipes pluridisciplinaires dans lesquelles lesscientifiques apprendraient à dialoguer et qui assureraient la transposition techniquedu laboratoire au terrain. Une fois cette collaboration réussie, ces équipes pourraientalors s’associer à des sociétés privées qui se chargeraient du développement duproduit en intégrant informaticiens, cogniticiens et didacticiens. Malheureusement,ces projets qui avaient vu le jour dans le domaine de la LVE dans les années 70-80 etqui se développent de plus en plus dans les sciences dures, sont devenus trop rares ensciences du langage.Tropes : les charmes et les écueils de l’analyse automatisée des discoursDans le cas de Tropes, je reviens plus directement à mes propres recherches. Laméthode que j’ai adoptée, d’abord nommée confrontation des données, puis méthodede la triangulation, a exigé, dès le départ, que je confronte les comportements dessujets à leur ressenti, leurs conceptions, leurs représentations. De leur côté, lesenseignants se sont exprimés sur la manière dont ils voyaient leur métier ou encoresur le dispositif TICE qu’ils avaient mis en place dans le cadre d’une pédagogie deprojet [Doc. 4, pp. 83-105, Doc. 11, pp. 228-249, T1 ; Doc. 28, pp. 209-249, T2] ;Les étudiants et élèves, quant à eux, se sont exprimés sur la manière dont ilscomprenaient le travail qui leur était proposé, le dispositif d’apprentissage enautonomie guidée, leurs sentiments de réussites ou d’échec [Doc. 13, pp. 264-278,Doc. 14, pp. 279-301, Doc. 15, pp. 302-311, T1 ; Doc. 25, pp. 34-101, T3]. Pourextraire ces représentations, je me suis servie du logiciel d’analyse automatisée dudiscours Tropes [Jenny, 1997 ; Marchand, 1998], produit par la société ACETIC. Je178
DEUXIEME PARTIE – RECHERCHES SUR LE TERRAIN DES TICE EN ERGONOMIECOGNITIVE DE LA LVEFrançoise RABY – HDR - Volume 1 - Synthèsen’ai pas l’intention de procéder à une analyse « exhaustive» du logiciel, et encoremoins de comparer les mérites de Tropes à ceux de ses concurrents comme Alceste 47ou Sphynx 48 . Mon but est de présenter l’apport de Tropes à mes analyses et desouligner les difficultés épistémiques (et non techniques) que le chercheur rencontreen manipulant ce genre d’outil. Selon moi, cet exposé se justifie si l’on considère quel’écriture du volume de synthèse a pour objet d’établir le bilan de ses propresrecherches mais aussi de montrer la capacité de l’auteur à encadrer le travail desjeunes chercheurs.Se former et former les chercheurs à l’outilL’approche de l’analyse cognitivo-discursive [Gighlione et al., 1998] quiconstitue la base théorique du logiciel m’a séduite, ce qui m’a poussée à prendrecontact avec Pierre Molette, l’un des auteurs du logiciel et fondateur de la sociétéACETIC. Après une brève explication sur l’utilisation du logiciel, j’ai dû medébrouiller avec une véritable « usine à gaz » entre les mains. Ces propos n’ont riend’anecdotique car Tropes illustre parfaitement deux questions qui sont sous-jacentesà toute réflexion sur l’utilisation de l’ordinateur pour l’apprentissage :‣ De quelle connaissance de l’instrument devons-nous disposer pour être unutilisateur avisé de cet instrument, au lieu de nous laisser piloter par laquantité impressionnante de données/résultats qu’il peut livrer en un seulclic ?‣ Quel est l’efficience, et non l’efficacité, de l’instrument ? Le termed’efficience, issu de l’anglais efficiency, ne doit pas être confondu avecl’efficacité, qui ne mesure que l’atteinte d’un objectif sans précision desmoyens utilisés, ni avec la rentabilité qui n’évalue un résultat qu’aumoyen des résultats rapportés aux efforts investis. C’est le rapport entre lecoût (pas seulement financier ou matériel mais également cognitif,47 http://www.image-zafar.com/index_alceste.htm48 http://www.lesphinx-developpement.fr/fr/accueil/accueil_sphinx.php179
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