L'analyse de l'activité dans l'enseignement et l'apprentissage d'une ...

PREMIÈRE PARTIE – UN PARCOURS, LA DEMARCHE, LE CADRE CONCEPTUELFrançoise RABY - HDR - Volume 1 - Synthèseautre. Sa relation à l’environnement est dialectique et il ou elle peut se créer poursurmonter les conflits qui le traversent une niche écologique protectrice [Borges,2001, p. 260]. Il ne conteste pas, il est, sur le plan de l’apprentissage, en situation deréfutation, de déni, dirait-on en psychanalyse, c’est-à-dire qu’il s’abstraitmentalement de la réalité. Un élève non motivé en classe de langue développe cegenre d’échappatoire par une activité mentale importante, qui consiste à substituer àla situation de classe une situation intérieure, c’est-à-dire inventée par lui à lamanière de l’instrument intérieur chez Vygotski [voir Rabardel, 1995], d’où monintérêt, aujourd’hui, pour la théorie de l’activité.Il m’est également apparu que la motivation n’était pas un trait extérieur àl’apprentissage mais une composante de l’apprentissage. J’ai bien conscience quecette assertion peut choquer puisqu’elle intègre le cognitif et le conatif dans un mêmeprocessus. Pourtant, tant sur le plan théorique que sur le plan empirique, il me paraîtdifficile des les séparer sans pour autant les confondre. Autant cette associationsemblerait inadéquate dans le cadre de la psychologie cognitive, autant elle apparaîtjustifiée du point de vue de l’ergonomie cognitive de la LVE. Comme le souligne lesergonomes cogniticiens, l’activité dont il est question en classe de langue n’est pascelle d’apprenants idéaux ou d’enseignants désincarnés dans des situations delaboratoire, mais celles d’agents porteurs d’envies, de désirs, de craintes et d’habitusdans des contextes chargés d’affects et pas uniquement de cognition.Le schème de la réfutation que j’avais pu inférer de plusieurs études empiriques,m’a ainsi conduite à faire de la motivation le sujet principal de mes recherchesdepuis 2003. Ces recherches empiriques seront présentées dans la cinquième partiede ce dossier.Résumé de la troisième partieCette troisième partie avait pour fonction d’introduire des notions clefs del’ergonomie cognitive en LVE en précisant ce qui rapproche et distingue les notionsde situation de travail, de tâche et d’activité de leur emploi habituel en didactiquedes langues. On voit que ces notions sont à la fois des concepts, c'est-à-dire qu’ilss’inscrivent dans le cadre d’une démarche scientifique, mais aussi des construits,111