L'analyse de l'activité dans l'enseignement et l'apprentissage d'une ...

PREMIÈRE PARTIE – UN PARCOURS, LA DEMARCHE, LE CADRE CONCEPTUELFrançoise RABY - HDR - Volume 1 - Synthèseen ergonomie et en psychologie, etc. Appliquée aux situations d’apprentissagedes langues, l’ergonomie devra intégrer les savoirs théoriques portant sur lesthéories du développement et l’ensemble des théories de la SLA Mais il faudra yajouter les théories didactiques, comme l’histoire des méthodologies et, dans lamesure du possible, des savoirs de type physiologique et notamment les étudeschrono-psychologiques. Ces dernières sont assez difficiles à mener dansl’enseignement secondaire et sur le terrain de l’apprentissage des langues. Ellesrestent cependant indispensables pour qui souhaite, par les rythmes scolaires,optimiser l’attention et la concentration des élèves en classe. Une de messtagiaires [Thirion, 2004] a réalisé un mémoire sur l’impact de l’heure de courssur les activités des élèves dans une classe de 5 ème et une classe de 4 ème . Elle aobservé que les activités métacognitives se déroulaient mieux en début d’aprèsmidi, tandis que les activités de pratiques de la langue trouvaient mieux leurplace en matinée, ce qui était contraire à ce que suggère la théorie des rythmesbiologiques. Elle a aussi observé que la vigilance était bien une condition del’attention nécessaire mais non suffisante : alors que la vigilance est à sonmaximum vers 17 h, ses élèves n’en tiraient pas pleinement profit car la fin dejournée créait un état d’excitation ou d’usure qui les empêchait de canaliser leurattention vers des situations de pratiques de la langue. En revanche, la fin dejournée semblait propice aux activités de résolution de problème. Bien qu’il nes’agisse que d’un travail isolé, il montre bien tout l’intérêt de confronter lesconnaissances acquises aux réalités des agents sur le terrain.La démarche de l’ergonome se résume à un va-et-vient entre le domaine de latâche et celui de l’activité. C’est d’abord en observant l’activité qu’il peut sefaire une idée de la tâche, car on imagine mal une tâche élaborée en dehors de lasituation de travail, des opérateurs, des caractéristiques de la machine. Àl’inverse, c’est en confrontant les comportements et les conduites opératoiresaux exigences de la tâche qu’on peut faire un diagnostic correct des activités,c’est-à-dire parvenir à modéliser la tâche effectivement réalisée par rapport à latâche prescrite. Entre les deux se situe l’élaboration de la modélisation.Lorsque nous avons décidé, avec Jacques Baillé, de choisir une démarcheergonomique pour conduire une didactique dite expérimentale, notre souci étaitd’en trouver une qui assure à nos travaux portant sur les situationsd’enseignement/apprentissage une cohérence à la fois théorique et35