L'analyse de l'activitÃ© dans l'enseignement et l'apprentissage d'une ...

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TROISIEME PARTIE : RECHERCHES SUR LA MOTIVATIONFrançoise RABY-HDR Volume 1 – Synthèse-permet de construire des scénarios didactiquesstimulant le professeur. Donc, on a là une occurrencepositive P, de la pédagogie de projet surl’instrumentalité I et la valence V. En revanche, dans cetype de projet, la langue est au service de l’action (ici,l’écriture d’éditoriaux) et non la cible du travail et, dece fait, la qualité linguistique des éditoriaux en pâtit.Or, les enseignants, comme ceux de la recherche A,poursuivent avant tout un but de transmission du savoircomme langue et culture et la langue l’emportehiérarchiquement sur la culture. On a donc là uneoccurrence négative N de la pédagogie de projet sur lamotivation des enseignants qui sont privés de leur« vrai » rôle. [Doc. 24, pp. 244-246, T2]. C’est cet étatde tension entre deux buts que j’ai nommé dissonancemotivationnelle.Plus généralement, l’analyse des entretiens a confirmé les interprétations faites àpartir de l’observation des comportements, à savoir qu’en situation de tutorat declasse 62 , les enseignants ne savent plus parfois « où donner de la tête » du fait d’unediminution importante de leur champ de contrôle. Ils ont le sentiment qu’ils nedistribuent pas leurs interventions auprès des élèves de manière équitable. À certainsmoments, ils ne savent pas très bien s’ils doivent intervenir entre l’ordinateur etl’élève. De plus, de nombreux incidents techniques surviennent qui entravent leursinterventions didactiques, ce qui crée des situations incidentielles. Cette situationhautement dynamique provoque des moments de découragement et une baisse de lamotivation dans ses trois composantes : l’aspiration à agir, le maintien de l’effort etl’envie de recommencer.La dissonance se réguleEt pourtant, la dissonance n’est pas un état stable. Les enseignants sont capables,par leurs discours mêmes, en partageant leur expérience lors d’autoconfrontationscroisées, de repérer les moyens à mettre en œuvre pour restaurer la motivation dansla phase opératoire, exactement selon le modèle proposé par Hoc et que j’ai exposédans la deuxième partie de ce volume, dans les pages 24 à 31. Ils appliquent des62 Les enseignants ont devant eux la classe entière, mais ils interviennent à la demande des élèves,ou à leur initiative, sous la forme d’un tuteur. [Baudrit, 2000]250
TROISIEME PARTIE : RECHERCHES SUR LA MOTIVATIONFrançoise RABY-HDR Volume 1 – Synthèsestratégiesréparatrices, ils revoient leurs buts, par exemple en diminuant lesexigences, ils trouvent d’autres moyens pour faire avancer la tâche (en recourant aufrançais, en donnant des exemples), ils jouent sur le calendrier des opérations. Maissurtout, conformément à la perspective fixée par le cadre européen, ils changent leursbuts et accordent la priorité à la réalisation de la page d’accueil au détriment de lacorrection linguistique des articles qui figurent sur cette page d’accueil. Comme lesélèves évoluent dans trois domaines de tâche (la LVE, la presse et la technique), ilsdécident d’évaluer ces trois dimensions du travail à égalité, ce qui leur permet derelativiser le poids de la correction langagière dans la note et de faire passer ladimension pragmatique du travail au premier plan. Cependant, s’ils retrouvent oupréservent leur motivation, c’est aussi qu’ils réévaluent la place de ce type de coursdans le long terme et lui réservent, en quelque sorte, le statut de break, de récréationpar rapport au cours normal. Ainsi, les trois enseignants impliqués se rassurent en sedisant qu’il ne s’agit finalement que d’un projet (épuisant), qu’ils vont,heureusement, revenir au cours normal et qu’ils ne se livrent pas à ce genred’expérience habituellement. [Doc. 19, p. 402, T1].Conséquences théoriques provisoires de ce travail et pistes futuresConformément à ce qu’ont trouvé les chercheurs du domaine depuis des années,ce n’est peut-être pas le manque de moyens mais celui de formation qui joue le rôlede facteur de premier rang dans la motivation des enseignants de langues. Cesderniers sont confrontés à un problème d’évolution de leur identité professionnelle :de transmetteur de savoir linguistique culturel et langagier, ils deviennentorganisateurs de tâches socialement pertinentes en LVE. Il convient donc de ne pasnier ces dissonances et, au contraire, de creuser la dimension socio-affective de laformation des enseignants. C’est pour cette raison que je compte ancrer mes futurstravaux sur ces questions dans la théorie de l’activité que j’ai déjà utilisée pourl’étude de la motivation des apprenants [Doc. 14, p. 279, T1].Je compte aussi procéder au traitement des deux autres entretiens, car lamotivation se dévoile en couche successive comme les sous-couches d’un texte dethéâtre. Il faut donc procéder à plusieurs entretiens pour que l’enseignant ait accès àdes représentations qui lui sont propres et qui sont souvent masquées par le discours251
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Université Stendhal - Grenoble 3L
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PRÉSENTATION DU DOSSIERDocument de
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