L'analyse de l'activitÃ© dans l'enseignement et l'apprentissage d'une ...

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TROISIEME PARTIE – RECHERCHES SUR LE TERRAIN DES TICE EN ERGONOMIECOGNITIVE DE LA LVEFrançoise RABY – HDR - Volume 1 - SynthèseSécuritéPhysiologiqueFigure 17 - La pyramide des besoins, d’après [Maslow, 1952]Cette métaphore hiérarchique exprime le fait que lorsque les besoins d’un niveauinférieur sont satisfaits, même de manière incomplète ou temporaire, les individussont sensibilisés à des besoins de niveau supérieur. Ces derniers deviennentimportants et acquièrent un pouvoir mobilisateur plus ou moins grand selon leurdegré de satisfaction. Cela ne signifie pas que les besoins des niveaux inférieursdisparaissent dès qu’un besoin de niveau supérieur émerge. Lorsqu’un besoin estsatisfait (de manière constante), il entraîne l’émergence d’un besoin supérieur dans lahiérarchie et perd de l’importance aux yeux du travailleur, au profit du nouveaubesoin. Par exemple, un élève qui s’estime bien noté recherchera davantage lareconnaissance qu’une meilleure note. S’il n’en obtient pas assez dans son travail, ilpourra pourtant continuer à réclamer des notes plus élevées en guise decompensation mais leur pouvoir mobilisateur sera moindre. Dans certainescirconstances, les besoins satisfaits conservent néanmoins un tel pouvoir. Cesmécanismes des besoins ont été tout à fait éclairants pour la recherche menée sur TellMe More [voir infra]. Il ne faut donc pas avoir une vision linéaire du passage d’unbesoin à un autre, or, c’est le risque auquel on s’expose avec la métaphore de lapyramide.On trouve un autre exemple de théorie de contenus dans les travaux de Gardner etde ses collaborateurs [Gardner, 1972, 1985], et notamment dans leur modèle AMBT(Attitude and Motivation Battery Test). L’idée consiste à rechercher l’influence defacteurs motivationnels sur l’acquisition de la LVE. On considère chaque facteurcomme un élément stable, susceptible d’être extrait à partir de batteries dequestionnaires. Dans ce cas, les auteurs partent du modèle socio-éducationnel deGardner [1985] qui identifie 5 variables : l’intégrativité, les attitudes vis-à-vis de216
TROISIEME PARTIE – RECHERCHES SUR LE TERRAIN DES TICE EN ERGONOMIECOGNITIVE DE LA LVEFrançoise RABY – HDR - Volume 1 - Synthèsel’apprentissage, la motivation, l’orientation intégrative ou l’orientation instrumentale.On cherche ensuite à savoir comment ces variables se corrèlent avec lesperformances des apprenants en LVE ou langue seconde. Par exemple, dans unerécente méta-analyse, les auteurs ont trouvé que la motivation était le meilleur« prédicteur » de succès alors que les orientations ou les attitudes envers la situationd’apprentissage n’agissaient qu’indirectement sur les performances, c’est-à-dire viala motivation [Masgoret & Gardner, 2003].Les approches par les contenus ont largement contribué à nous permettre decomprendre de quoi était faite la motivation pour la LVE : l’image de la langue, leplaisir de la parler, le désir de s’intégrer ou non, le désir de trouver un travail et plustard, le sentiment de compétence, la perception de son autonomie, la volonté de sedépasser, d’être reconnu par ses pairs, ses parents, ses professeurs, etc. Cependant, detelles approches reviennent à découper la motivation en une série de facteurs discretsalors que nous savons aujourd’hui qu’elle naît de l’interaction entre toutes sortes defacteurs, dont les facteurs cognitifs longtemps ignorés [Dörnyei, 2009, a & b]. Parailleurs, sous-jacente à ces enquêtes se trouve l’idée que la motivation est un étatstable qu’on peut identifier et décrire à l’aide de questionnaires passés de 1 à x fois,or, c’est au contraire un état extrêmement labile. Enfin, c’est ignorer l’importance ducontexte ou de l’environnement, tant du point de vue de l’activité concernée(l’apprentissage de la LVE) que du point de vue du recueil des données (lesconditions de passation des questionnaires).Au cours des deux dernières décennies, les théories de contenus se sont vueslargement concurrencées par les théories du processus, qui intègrent les contenusenvisagés autrefois de manière séparée, mais dans une perspective dynamique etsystémique [voir, pour une revue, Dörnyei, 2009, pp. 209-219].L’approche par les processusLes théories de processus cherchent à préciser comment des variablesinteragissent pour mobiliser le comportement des agents. On trouve tout d’abord desthéories assez anciennes mais plutôt négligées aujourd’hui, comme celle de Hull queje vais présenter ici, ou celle de Lewin, avec le concept d’espace de vie [1952].Chacune de ces théories postule l’existence de forces motivationnelles217
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Université Stendhal - Grenoble 3L
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