L'analyse de l'activité dans l'enseignement et l'apprentissage d'une ...

PREMIÈRE PARTIE – UN PARCOURS, LA DEMARCHE, LE CADRE CONCEPTUELFrançoise RABY - HDR - Volume 1 - Synthèseméthodologique, afin de pouvoir avancer dans notre compréhension de cessituations d’un terrain à l’autre, d’une situation à l’autre. Pendant environ 10 ans,nous avons ainsi mené un véritable programme de recherche centré sur les tâchesd’apprentissage et l’appropriation des dispositifs de formation par les apprenantset les enseignants d’anglais et d’autres langues. Ce travail avait un doubleobjectif d’intervention : soit l’évaluation de l’activité révélait qu’il y avait unproblème d’organisation de la tâche, que ce soit au niveau des buts, desconsignes ou des moyens et dans ce cas, nous nous tournions vers lesenseignants pour suggérer des améliorations ; soit l’activité cognitive des élèvesmontrait qu’ils ne disposaient pas des compétences requises pour la réaliser etdans ce cas, nous proposions de mettre en place des modules de formation. Toutau long du processus, nous avons pu constater la pertinence du modèle decouplage entre la tâche et l’agent : la tâche agit sur l’agent mais l’agent, à sontour et au fil de l’activité, modifie la tâche. Ce travail de recherche a confirmé cequi était, au départ, une simple conviction didactique : il est impossible de faireun travail d’ingénierie efficace sans passer par l’observation de l’activité desacteurs sur leurs lieux de travail.Concernant la démarche, j’ai emprunté à Leplat [2000, p. 4] le schéma duprocessus d’intervention qu’il expose en introduction de son ouvrage pourdécrire le processus d’analyse de l’activité que j’ai adopté.Phase 1 : la définition des butsPhase 2 : l’analyse du travail et le diagnosticPhase 3 : la définition de l’intervention qui conduit souvent à une redéfinitiondes butsPhase 4 : l’exécution de l’interventionPhase 5 : l’évaluation de cette interventionJe n’ai pas toujours été en mesure de conduire les cinq phases de l’analyse.J’ai pu le faire lorsque mon intervention de chercheur répondait à une commandeinstitutionnelle comme au centre de langues de l’Université Pierre-Mendès-France, pour la société AURALOG, distributrice du logiciel Tell Me More(TMM), lors d’une demande clairement établie par une équipe d’enseignantscomme dans le projet ESCALE, ou enfin dans le cadre du travail de formationdes stagiaires d’anglais. En revanche, lorsque la demande était plus floue ou36