L'analyse de l'activité dans l'enseignement et l'apprentissage d'une ...

TROISIEME PARTIE : RECHERCHES SUR LA MOTIVATIONFrançoise RABY-HDR Volume 1 – Synthèsetâcheexige de manipuler plusieurs domaines de tâche et de poursuivre plusieursmacrobuts, comme dans une page d’accueil (buts pragmatiques, esthétiques etlinguistiques), le but langagier en souffre ; en effet, les élèves ont la LVE commelangue de travail, ils n’ont donc pas suffisamment automatisé leurs connaissancesdans ce domaine et la charge de travail mental est trop forte pour que tous les butssoient réalisés de manière satisfaisante.Autre question importante du point de vue de l’efficacité, celle des élèves endifficulté. Le projet a su les motiver et leur donner les moyens de maintenir cettemotivation, ils ont progressé comme les autres et leurs productions page d’accueilont été à la hauteur de celles d’élèves de niveau linguistique meilleur que ce soit dansla modalité Informatique ou dans la modalité Imprimé.La question de l’attributionMais le plus important est peut-être moins la question de l’efficacité que celle dela réussite, la notion de succès (autorécompense) que la notion de récompense(origine externe).Se développer n’est pas chez l’homme un processus dedéploiement purement biologique, c’est en partie devenir cequ’on se propose d’être. En d’autres mots, grâce auxfonctions cognitives, l’organisme individuel devient unepersonne se connaissant (conception de soi), alors que ledynamisme fondamental de l’individu ajoute à cetteconception de soi une dimension motivationnelle qu’on peuttraduire en termes de norme ou de « niveau de soi »[Lewin]. C’est dans le même contexte que se situent latension neutre de l’image idéale et la conception réaliste desoi : le moi perçu et le moi conçu. [Nuttin, op. cit., p. 296]La notion d’autorenforcement est à l’origine des théories cognitives de lamotivation. Développées dans les années 1960, notamment par les théoriciens del’apprentissage sociale [Bandura, 1969] et par les théories cognitives [Mischel,1997 ; Heckausen, 1973], elles ont été renforcées par les théories de l’attribution deWeiner [1974]. Ce dernier a montré que la répercussion émotionnelle d’un échec oud’un succès « objectif » est fonction de la perception des causes qui ont produit cerésultat : si la cause, appelée souvent locus of control, est perçue comme interne, le263