L'analyse de l'activité dans l'enseignement et l'apprentissage d'une ...

DEUXIEME PARTIE – RECHERCHES SUR LE TERRAIN DES TICE EN ERGONOMIECOGNITIVE DE LA LVEFrançoise RABY – HDR - Volume 1 - Synthèseenseignement. Or, le président Pouyet souhaitait mettre en place, dans le secteurLANSAD 28 de son université, une pédagogie nouvelle inspirée de ce qui se faisaitpour l’apprentissage des LVE dans les services de formation continue. Appuyée surles NTIC 29 , cette nouvelle pédagogie favorisait la langue de la communication, lalangue anglaise dans le cas qui m’occupe, et l’apprentissage des langues enautonomie. En 1989, les expériences de ce type étaient encore limitées en formationinitiale. Seules les universités de Bordeaux 2, sous la houlette de Michel Perrin, et deNancy dans le contexte du CRAPEL, pouvaient se targuer d’avoir mis en place unenseignement assisté par les TICE. Mais il n’existait pas encore de centre de languesau sens propre du terme. À l’initiative du président Pouyet, j’ai effectué une missionitinérante à Bordeaux, à Oxford et à Berlin, afin de visiter plusieurs établissementsuniversitaires qui avaient mis en place un enseignement des langues assisté par lesTICE. Parallèlement, grâce à divers stages de formation, je me suis initiée aux TICE,notamment à l’utilisation de l’ordinateur, que ce soit pour mon usage propre ou pourl’apprentissage d’une LVE. Contrairement à d’autres collègues experts dans laconception de programmes d’enseignement de l’anglais assisté par l’ordinateurcomme Alain Ginet [1997], Alain Cazade [1999], Joseph Rézeau [2002] ou encoreJean-Claude Bertin [2002], je n’ai jamais développé de programme informatiquedestiné à l’apprentissage des langues. Mon champ d’intervention était celui d’unedidacticienne chargée de trouver, grâce à un travail d’équipe avec ses collègues duCLV, la façon la plus adéquate d’intégrer les NTIC dans des programmes deformation. Pour remplir cette mission, nous avons souhaité dialoguer avec lesconcepteurs, les enseignants du centre mais aussi les étudiants eux-mêmes ; enrésumé, avec les usagers du centre de langues. Mais ce dialogue n’aurait pas suffi. Ilconvenait aussi de tester les divers modules que nous mettions en place afin decomprendre les mécanismes cognitifs qu’ils déclenchaient. C’est ainsi que nousavons fait alliance avec les chercheurs en sciences de l’éducation, eux aussi28 LANSAD (Langue pour Spécialistes d’Autres Disciplines). Dans le cas de cette université, ils’agissait des sciences humaines et sociales.29 À cette époque, les TICE étaient encore nouvelles, d’où l’acronyme NTIC, et pas éducatives.C’est le ministre Lang qui accrocha le E pour spécifier le domaine des technologies appliquées àl’éducation : TICE.114