L'analyse de l'activité dans l'enseignement et l'apprentissage d'une ...

DEUXIEME PARTIE – RECHERCHES SUR LE TERRAIN DES TICE EN ERGONOMIECOGNITIVE DE LA LVEFrançoise RABY – HDR - Volume 1 - SynthèseQu’est-ce que savoir une langue étrangère ?C’est sans doute le rôle communicationnel fondamental del’ordinateur qui bloque quelque peu la réflexion devant sonorigine. Face à une réalisation technique aussi prestigieuseet subtile, on a peine à croire qu’il n’y ait pas eu de savoirthéorique préalable…..Contrairement à ce que l’on penseordinairement, il ne faut pas simplement savoir davantagesur le langage naturel et mathématique pour pouvoirinventer l’ordinateur, il faut inventer l’ordinateur poursavoir davantage sur le langage.Est-ce que les élèves qui ont été soumis à des textes appartenant à la POAacquièrent plus de vocabulaire ? Si nous considérons que l’acquisition du vocabulairepeut se vérifier par l’établissement de coefficient de proximité, on répondra « oui »,mais pour le didacticien de langues, savoir du vocabulaire, ce n’est pas cela ; ce n’estpas non plus cocher la bonne case dans des questions à choix multiples comme dansle TOEFL (si souvent mentionné comme point de départ de l’affaire parce que LSA aobtenu un score équivalent à des humains). Savoir du vocabulaire, c’est être capabled’utiliser le mot voulu dans des circonstances de communication voulues, de changerde vocabulaire en fonction de la situation de communication et enfin, d’agir avec lesmots dans un but précis. L’activité des agents au travail n’est pas un phénomène delaboratoire. C’est toute la différence entre les théories cognitives de l’acquisition quicherchent à produire des explications universelles et les approches ergonomiques quise situent du côté si particulier de l’usage.Quand on mène ce genre de recherche, les prouesses de l’ordinateur qui traduisentles prouesses du modèle informatique rassurent et fascinent. Les algorithmes ne setrompent jamais, LSA ne fait pas d’erreur, tout au plus des approximations qui sonttoujours explicables et toujours justifiées et rattrapables. LSA n’a pas de passé, il n’ena pas besoin, il opère dans un éternel présent : il encode, il calcule, il se modifie etélimine toutes les scories de l’histoire des individus. N’appelle-t-on pas ces modèles« éliminativistes » ? Ce type de programme a tout son sens en amont de l’activité enclasse de langue : il produit des questions et des savoirs pour les psychologues del’apprentissage qui soulèvent des interrogations, font réfléchir, mais de là à prétendreque l’instrument soit susceptible d’applications directes en éducation pour l’aide à lacorrection de copies, à la rédaction, virtuellement à toutes formes d’apprentissage ou177