13.07.2015 Views

L'analyse de l'activité dans l'enseignement et l'apprentissage d'une ...

L'analyse de l'activité dans l'enseignement et l'apprentissage d'une ...

L'analyse de l'activité dans l'enseignement et l'apprentissage d'une ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

TROISIEME PARTIE – RECHERCHES SUR LE TERRAIN DES TICE EN ERGONOMIECOGNITIVE DE LA LVEFrançoise RABY – HDR - Volume 1 - Synthèsepensées, prêt à entrer sur scène si le chercheur savait s’y prendre !). Selon moi, lamotivation est un construit du chercheur qui s’en sert, comme <strong>de</strong> tout modèle, pourtenter <strong>de</strong> décrire <strong>et</strong> <strong>de</strong> comprendre le comportement humain. La motivation ne rési<strong>de</strong>pas <strong>dans</strong> la tête du suj<strong>et</strong> que nous étudions, elle rési<strong>de</strong> <strong>dans</strong> la tête <strong>de</strong> celui ou <strong>de</strong> cellequi observe le comportement d’un suj<strong>et</strong> <strong>et</strong> tente <strong>de</strong> le comprendre. Il est rare, eneff<strong>et</strong>, qu’un élève qui refuse d’écouter le cours parce qu’il converse avec son voisinse dise en même temps « tiens, je ne suis pas motivé aujourd’hui ». Pour qu’il prenneconscience <strong>de</strong> c<strong>et</strong> état, il faut que la situation l’exige, soit en amont (« vais-je ou nonme m<strong>et</strong>tre à écouter ? Pourquoi ? Qu’est ce que cela va me coûter ? Qu’est ce quecela va m’apporter ? »), soit en aval (« Oh là là, non, là, je n’ai vraiment pas bienécouté mais ça me ‘gonflait’ ce film »). Certes, l’apprenant peut prendre conscience<strong>de</strong> ce problème <strong>et</strong> y réfléchir. Mais il ne pensera pas en termes <strong>de</strong> motivationintrinsèque ou extrinsèque ! La réflexion sur les théories <strong>de</strong> la motivation reste ledomaine du chercheur.Je pense donc que la motivation, tout comme le schème, pour prendre un autreexemple, n’a pas <strong>de</strong> réalité phénoménologique <strong>dans</strong> le cerveau <strong>de</strong> l’agent, qu’il s’agitd’un modèle, d’un concept, d’une construction dont le chercheur se sert pour décrire<strong>et</strong> interpréter <strong>de</strong>s comportements. Une fois posée c<strong>et</strong>te assertion qui peut choquercertains par son côté radicalement relativiste (mais je pense, à la manière <strong>de</strong> Putnam[1983], que les mon<strong>de</strong>s sont plus faits que trouvés), on ne s’étonnera plus que lesscientifiques aient tant <strong>de</strong> mal à définir un état motivationnel <strong>et</strong> que c<strong>et</strong> état puisseêtre décrit en <strong>de</strong>s formalismes très différents. Dans son livre Théorie <strong>de</strong> la motivationhumaine [1980], Nuttin va <strong>dans</strong> mon sens quand il relate ce que furent les péripéties<strong>de</strong> la motivation [pp. 25-33] avant que le cognitivisme ne s’empare du suj<strong>et</strong>. Lamotivation fut définie comme stimulus <strong>et</strong> charge d’énergie par les psychanalystes[Freud, 1900] mais aussi par les éthologistes [Lorenz, 1937], comme une associationapprise chez les behavioristes [Skinner, 1967], comme un facteur physiologique oucomme une activité spontanée, <strong>et</strong> chacune <strong>de</strong> ces définitions portait la marque <strong>de</strong> ladiscipline ou du champ scientifique <strong>dans</strong> lequel le chercheur évoluait. À la manière<strong>de</strong> l’esprit chez Sternberg [1994], la motivation ressemblait finalement plus à unemétaphore qu’à un concept. Mais aujourd’hui encore :201

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!