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L'analyse de l'activité dans l'enseignement et l'apprentissage d'une ...

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PREMIÈRE PARTIE – UN PARCOURS, LA DEMARCHE, LE CADRE CONCEPTUELFrançoise RABY - HDR - Volume 1 - Synthèserelief les exigences cognitives d’un tel travail [Doc. 3, p. 46, Doc. 17, p. 338, Doc. 8,p. 162, T1 ; Doc. 21, p. 19, T2 ; Doc. 26, p.101, T3]. Or, paradoxalement, si tous lesauteurs en SLA reconnaissent l’existence d’un domaine culturel (content domain) <strong>et</strong>d’un domaine linguistique (form domain), <strong>et</strong> si tous posent le problème <strong>de</strong> leurarticulation <strong>dans</strong> l’activité, rares sont ceux qui s’interrogent sur le domaine techniqueou méthodologique, sauf <strong>dans</strong> le cas <strong>de</strong>s TICE, bien évi<strong>de</strong>mment. L’approcheergonomique, à l’inverse, suppose que toute activité est instrumentée [Leplat, 2000 ;Montmollin, 1996] <strong>et</strong> donc toute situation <strong>de</strong> travail en langue exige la maîtrise <strong>de</strong>sinstruments, fussent-ils humains ou psychologiques. Ainsi, la théorie <strong>de</strong> l’étayage[Bruner, 1983] ou celle <strong>de</strong> la Zone Proximale <strong>de</strong> Développement [Vygotski, 1934]peuvent être comprises <strong>de</strong> ce point <strong>de</strong> vue.Par ailleurs, l’un <strong>de</strong>s objectifs du cours <strong>de</strong> langue est bien <strong>de</strong> perm<strong>et</strong>tre aux élèves,à travers la répétition <strong>et</strong> la diversification <strong>de</strong>s tâches, <strong>de</strong> répéter <strong>de</strong>s procédures <strong>de</strong>manière qu’elles finissent par s’automatiser, ce qui libère <strong>de</strong> l’espace cognitif. Maisil m’a fallu, au fil <strong>de</strong> mes recherches, clarifier un point : le mécanismed’automatisation, tel que décrit par An<strong>de</strong>rson [1983] par exemple, ne sauraits’appliquer aux macrotâches proposées aujourd’hui en cours <strong>de</strong> langue, qui articulentplusieurs buts linguistiques, sociaux <strong>et</strong> culturels comme une Webquest. Il s’appliqueplutôt à la microtâche, telle que définie par Guichon, [2006, p. 79] comme unité <strong>de</strong>pratiques cognitives centrée sur un aspect linguistique, pragmatique ousocioculturel, <strong>et</strong> que nous avons analysée <strong>dans</strong> le proj<strong>et</strong> Tell Me More [Konan, 2001 ;Zouai, 2001 ; Frost, 2008]. En revanche, pour Long [1985], Nunan [2004] <strong>et</strong> Ellis[2004], la distinction vient non <strong>de</strong> la dimension <strong>de</strong> l’activité mais <strong>de</strong> la centration sur<strong>de</strong>s buts distincts. Nunan différencie les tâches pédagogiques <strong>de</strong>s tâches du mon<strong>de</strong>réel [Nunan, 2004, p. 2], tandis qu’Ellis [2004] distingue les tâches centrées sur lemessage, qu’il propose d’appeler exercices, <strong>et</strong> les tâches centrées sur le contenu,auxquelles il réserve le nom <strong>de</strong> tâche. Pour ma part, je refuse d’utiliser les concepts<strong>de</strong> tâche authentique ou <strong>de</strong> tâche du mon<strong>de</strong> réel qui sont axiologiquement biaisés. Latâche qui consiste à transformer une phrase me paraît aussi « authentique » que celle<strong>de</strong> répondre à une l<strong>et</strong>tre ; où est la norme <strong>de</strong> l’authenticité ? Et le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la classe,lieu <strong>de</strong> travail <strong>et</strong> d’apprentissage, me semble aussi « réel », quoique différent, quecelui du pub ou <strong>de</strong> l’atelier <strong>de</strong> peinture.83

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