L'analyse de l'activitÃ© dans l'enseignement et l'apprentissage d'une ...

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DEUXIEME PARTIE – RECHERCHES SUR LE TERRAIN DES TICE EN ERGONOMIECOGNITIVE DE LA LVEFrançoise RABY – HDR - Volume 1 - Synthèsej’ai compris qu’ils s’organisaient en séquences, et que ces séquences se répétaient àla manière d’un ballet contemporain : je découvrais sous mes yeux une« grammaticalisation » des comportements mais n’en comprenais pas le sens, lasémantique me faisant défaut. Or, si nous voulions améliorer ce dispositif encorebégayant, il fallait arriver à donner un sens à cette grammaire, à comprendre cescomportements et à les interpréter sans y avoir d’abord projetés nos propres attenteset significations. Jacques Baillé m’a alors proposé, dans un premier temps etconformément à la démarche ergonomique, de procéder à un travail de descriptiondes comportements déployés. À l’inverse de l’approche la plus fréquemmentemployée à l’époque dans les recherches sur l’autonomie guidée, qui prenait pourobjectif un poste de travail ou une interface particulière, je décidais de considérer lamédiathèque comme un univers multimédia distribué [Raby, 1994], (dont lesprincipaux supports étaient les magnétophones à cassettes, les télévisions, lesordinateurs et les supports imprimés), et de rechercher les différencescomportementales qui s’établissaient dans l’usage de ces supports techniques.[Ainsi] en première approximation, la notion d’usage sefonde sur la mise en correspondance entre les attributs oucaractères qui spécifient un instrument et les comportementsqu’ils stimulent en vue d’une fin précise. D’un point de vueergonomique, la médiathèque ne peut se concevoir commeinstrument de formation qu’en tant que système decomportements ajustés à l’apprentissage d’une langue.[Raby, 1996, p. 283]Définir la médiathèque comme un système de comportements supposait d’isolerles occurrences de ceux-ci en termes de choix de supports et de comportementsinstrumentaux liés aux niveaux très variables de maîtrise du matériel disponible. Ilfallait, en outre, relever les durées d’utilisation de ces mêmes supports. Le recueil deces données visait la construction d’un espace comportemental dont les dimensionscorrespondaient au nombre de comportements isolés observables. Il s’agissait ensuitede déterminer les liaisons les plus intéressantes entre ces comportements et l’usageréel de la médiathèque en activité. Sachant que je pouvais utiliser le logiciel detraitement statistique SAS, j’ai pu prendre en compte, dans un même modèle del’activité, tous les caractères et comportements que je jugeais pertinents pour rendrecompte du dispositif d’apprentissage : en tout 274 caractères qui constituaient autant152
DEUXIEME PARTIE – RECHERCHES SUR LE TERRAIN DES TICE EN ERGONOMIECOGNITIVE DE LA LVEFrançoise RABY – HDR - Volume 1 - Synthèsede variables. Deux étudiants de DEA ont été intégrés à notre équipe de recherche etont fait de cette étude de la médiathèque le sujet de leur mémoire. Jacques Bailléavait proposé le modèle comportemental de l’activité [Baillé, 1997], j’ai apporté ladimension linguistique et cognitive des stratégies en LVE, mais c’est PascalBressoux, spécialiste en statistiques pour les sciences de l’éducation [Bressoux,2008], qui a suggéré le modèle qui nous permettrait de traiter conjointement les 274variables retenues.Un exemple de modélisation des comportementsNous avons distingué trois séries de caractères qui décrivent, à partir decomportements observables, la médiathèque comme dispositif ergonomique deformation : la durée unitaire du travail sur poste, le choix des supports et lescomportements auxiliaires. Chacun des caractères est suivi du symbole entre parenthèsesqui le représente dans les tableaux de données et les figures. Ensuite, nous avons ajouté aumodèle les caractéristiques des sujets observés.La durée unitaire du travail sur posteLes durées de travail effectif sur chaque poste étaient variables. Il était rare qu’ellecorresponde à la durée de présence devant un support. Les pauses, les communications entrepairs, les demandes d’aide constituaient autant d’interruptions d’un travail effectif sur postedéfini, ici, comme l’exécution individuelle d’une tâche dans un contexte spatial etinstrumental bien délimité. La plupart des étudiants organisaient donc leur travail sur unmode séquentiel ; la durée moyenne d’une séquence de travail sur un poste est nommée duréeunitaire de travail.Nous avons défini comme durée unitaire de travail sur poste (tpa) le rapport entre ladurée de travail effectif (te) et le nombre d’interruptions (ni). Ces interruptions étaientrepérées soit par les pauses effectuées par les étudiants, soit par des changementsd’exercice. La durée de travail effectif est égale à la différence entre la durée totale deprésence sur le poste (tp) et la somme des durées des diverses interruptions (ti). On adonc : tpa=te /ni avec: te=tp-ti. Cette durée unitaire de travail sur poste, pour des raisons liéesau traitement statistique adopté, était modalisée en quatre classes : (tpa1) représentait une153
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