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L'analyse de l'activité dans l'enseignement et l'apprentissage d'une ...

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PREMIÈRE PARTIE – UN PARCOURS, LA DEMARCHE, LE CADRE CONCEPTUEFrançoise RABY - HDR - Volume 1 - SynthèseL’interprétationLa finalité du travail <strong>de</strong> recueil <strong>de</strong> données <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>scription est, pour l’ergonome,<strong>de</strong> parvenir à une explication correcte <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> travail, afin, par exemple,d’opérer un diagnostic exact en cas <strong>de</strong> dysfonctionnement ou d’améliorer undispositif <strong>de</strong> formation, ce qui est mon cas. Là encore, le niveau d’explication, <strong>de</strong>compréhension, d’interprétation est commandé par l’activité. L’activité <strong>de</strong> l’agentdépend du niveau auquel se place l’observateur. Le modèle peut aller <strong>de</strong> lasuccession <strong>de</strong>s gestes d’un apprenant lors d’une tâche <strong>de</strong> compréhension orale àl’analyse d’un éditorial écrit <strong>dans</strong> la LVE. L’analyse peut se situer à <strong>de</strong>ux niveaux.Le niveau <strong>de</strong> la tâche, comme nous l’avons vu plus haut, c’est-à-dire <strong>de</strong> ce qui est àfaire, car « la tâche donne à l’activité sa cohérence, indique sa valeur en terme <strong>de</strong>pertinence ou d’erreur » [Almaberti, 1991, p. 20], <strong>et</strong> celui <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong>s individus :« l’activité est expliquée par la mise en jeu <strong>de</strong> structures mentales, <strong>de</strong> compétencesou d’une théorie <strong>de</strong> l’action dont les mécanismes sont suffisamment généraux pourdonner lieu à une généralisation explicative <strong>dans</strong> la tâche <strong>et</strong> au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la tâche. »[Ibid. p. 20]. On parle alors d’interprétation <strong>de</strong>s comportements, mais il ne s’agit paspour l’ergonome <strong>de</strong> se livrer à une activité inférentielle débordante ; la phased’interprétation a seulement pour but <strong>de</strong> perm<strong>et</strong>tre à l’observateur <strong>de</strong> compléterl’information donnée par la mise en correspondance <strong>de</strong> l’activité avec la tâche[Doc. 18, pp. 375-380].Par exemple, d’un élève qui ne participe pas, <strong>et</strong> dont le regard vi<strong>de</strong> sembleannoncer qu’il pourrait bien, sous peu, rejoindre les bras <strong>de</strong> Morphée, nousentendons souvent dire qu’il s’ennuie, qu’il n’écoute rien ou qu’il ne comprend rien.De tels propos induisent <strong>de</strong> la qualité d’un regard, une conduite cognitive. C’est uneinterprétation <strong>de</strong> type ergonomique, qui part bien du comportement ; encore faut-ils’assurer qu’elle repose sur un modèle fiable <strong>de</strong> l’activité mentale <strong>de</strong> l’élève. Or, <strong>et</strong>nous aurons l’occasion d’y revenir, <strong>de</strong>s comportements i<strong>de</strong>ntiques peuvent êtrepilotés par <strong>de</strong>s opérations mentales totalement différentes. On ne peut donc pas s’entenir uniquement au comportement, il faut un travail d’élucidation <strong>de</strong> l’activité, menégrâce aux connaissances scientifiques sur lesquelles on peut s’appuyer <strong>et</strong> auxverbalisations [Vermersch, 1994 ; Clot, 2000 ; Doc. 24, pp. 222-245].46

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