L'analyse de l'activitÃ© dans l'enseignement et l'apprentissage d'une ...

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DEUXIEME PARTIE – RECHERCHES SUR LE TERRAIN DES TICE EN ERGONOMIECOGNITIVE DE LA LVELa GU postule :Françoise RABY – HDR - Volume 1 - Synthèse‣ que le langage est une faculté innée, une propriété unique et universelle del’être humain ;‣ que cette propriété est d’origine biologique car dans notre cerveau, ilexiste un organe responsable de la fonction de langage qui se développebiologiquement comme tout autre organe ;‣ que cette fonction comprend une série de principes qui en constituent lesnoyaux et qui sont partagés par tous les êtres humains ;‣ tandis que les paramètres seraient l’actualisation des ces principes sousl’effet de l’environnement et expliqueraient donc la variété des langues.Comme l’explique White [2007] à propos de la L1, un aspect clef de l’acquisitionde la langue par l’enfant réside dans la détermination/sélection des valeursparamétriques de la langue qu’ils apprennent ; mais comme ces différences sontencodées dans la Grammaire Universelle (GU), les données de l’environnement sontcensées déclencher cette sélection paramétrique automatiquement. Ce qui estimportant ici, c’est que la L1 n’est pas apprise au sens traditionnel, notammentbehavioriste, du terme. On connait les arguments avancés par Chomsky en réponse àSkinner dans Verbal behavior pour étayer sa théorie. La L1 se développenaturellement, sans beaucoup d’effort ; l’enfant produit des phrases qu’il n’a jamaisentendues, car la grammaire est générative ; chez les enfants, le rythme d’acquisitionest bien supérieur au ratio quantité d’input/production de règles (malgré d’évidentesdisparités dans l’environnement linguistique), parce que la GU est computationnelle ;l’enfant est capable de savoir épilinguistique, c’est-à-dire de connaissances nonconscientes des règles ; enfin, il corrige souvent ses écarts à la norme sansintervention de son entourage et sans passer nécessairement par les stades de laconscience épilinguistique et encore moins métalinguistique [Auroux, 1994]. Tousces « faits » ont conduit Chomsky [2000] à poser le paradoxe de la pauvreté dustimulus évoqué par Platon, qui s’interrogeait déjà sur le fait que notre observationd’un nombre limité d’événements nous conduit à des comportements valides dansune infinité de situations.162
DEUXIEME PARTIE – RECHERCHES SUR LE TERRAIN DES TICE EN ERGONOMIECOGNITIVE DE LA LVELSA, un modèle connexionnisteFrançoise RABY – HDR - Volume 1 - SynthèseC’est cette question de la pauvreté du stimulus (entre autres) que les modèlesconnexionnistes, notamment LSA, réexaminent en lui apportant une réponsealternative, voire contradictoire. Le connexionnisme s’inscrit dans le paradigme desthéories dites non représentationnelles ou non symboliques et issues de lacybernétique, qui s’inspirent de l’architecture neuronale du cerveau pour construiredes modèles informatiques de son fonctionnement. Ils sont composés d’un grandnombre d’unités simples de traitement qui ressemblent aux neurones du cerveau.Rejetant l’affirmation nativiste/représentationnelle, les théories subsymboliquessoutiennent que la cognition est un phénomène émergent, qui trouve ses racines dansdes processus de plus bas niveaux, plus simples et non symboliques. Parfoisqualifiées de constructivistes parce qu’elles affirment que les connaissances del’enfant sont construites (constructed) et non déclenchées (triggered), [Ellis, 2003 &Fernald & Marchman, 2006], ces théories avancent que des mécanismesd’apprentissage généraux (non localisés dans le cerveau) sont suffisants pour faireémerger les représentations complexes qui constituent le langage humain, autrementdit, qu’il n’y a pas besoin de postuler l’existence d’un organe ou d’un appareil inné etspécifique pour expliquer le développement du langage. Elles postulent aussi que lesrègles (la grammaire) de la langue émergent de l’analyse des caractéristiquesdistributionnelles de la langue par l’enfant, notamment de l’analyse fréquentielle, etque c’est l’exposition à la langue qui génère la transformation des ces règles. Du faitqu’elles postulent que la langue émerge de l’usage (exposition/production), elles sontplus intéressées par l’étude de l’acquisition de la langue que par la description dusystème langagier. Le modèle le plus connu pour la langue seconde est le modèlecompétitif puis universel, de Mac Whinney [2005, 2008].Prenons le modèle d’acquisition des pronoms en allemand proposé par MacWhinney :Modèle connexionniste de MacWhinney et al. (1989) sur lafaçon dont les enfants apprennent le système des articles enlangue allemande. Remarquez qu’au niveau supérieur(entrée), le modèle encode cinq caractéristiques sémantiquesdu nom (correspondant au « 5 » situé à l’extrême gauche duniveau qui se trouve en dessous du niveau supérieur), la163
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Université Stendhal - Grenoble 3L
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