L'analyse de l'activité dans l'enseignement et l'apprentissage d'une ...

TROISIEME PARTIE : RECHERCHES SUR LA MOTIVATIONLa question de l’autonomieFrançoise RABY-HDR Volume 1 – Synthèse-La question de l’autonomie ne semble pas susciter beaucoup de controverse chezles spécialistes de la motivation. L’association entre autonomie et motivation semblealler de soi comme je l’ai fait remarquer [Doc. 14, p. 279, T1] ainsi que Benson[1997] et Prince [2008 & sous presse], et finalement, l’autonomie est au cœur de lamotivation dans toutes les théories exhaustives de la motivation [Dickinson, 1995].Elle l’est dans la théorie de l’autodétermination de Deci et Ryan [2002] et dans cellede Bandura [2003], car le sentiment d’efficacité perçu est la clef d’une motivationforte. On la retrouve aussi dans la théorie de l’attribution de Weiner [1992] :s’attribuer à soi-même les raisons de son succès et de ses échecs est un gage d’unplus long maintien de l’effort et d’une motivation renouvelée, etc. Cependant, letravail autonome tel qu’il s’organise souvent en centre de langues ou dans les sallesd’auto-apprentissage académique de la LVE n’est pas sans soumettre l’apprenant àde nombreuses difficultés entraînant stress et autres situations potentiellementdémotivantes.La réponse des étudiants du CLVJ’ai donc cherché à savoir dans quelle mesure une situation d’auto-apprentissageétait porteuse de motivation et de démotivation [Doc. 14, p. 279, T1].L’étude des journaux de bord tenus par les étudiants a révélé combien il étaitcomplexe de répondre à la question de l’autonomie, sans doute parce que c’est l’undes concepts qui entraîne la plus grande confusion. Certains enseignants considèrentl’apprentissage en autonomie comme une sorte d’épreuve initiatique ou solipsiste(« Non mais quand même, il est temps qu’ils apprennent à se débrouiller ! ») ; Deciet Ryan lient l’autonomie à la motivation intrinsèque, Bandura au sentiment de sonefficacité, Dickinson au locus de contrôle, c’est-à-dire à la capacité qu’a l’individu àsituer en lui-même la cause de son efficacité et de ses échecs, etc. Je me place doncici du côté des étudiants qui, dans la réflexion qu’ils mènent sur leur travail semaineaprès semaine, mélangent un peu toutes ces notions. Il ressort de leurs propos[Doc. 14, pp. 193-199, T1] :258