L'analyse de l'activité dans l'enseignement et l'apprentissage d'une ...

PREMIÈRE PARTIE – UN PARCOURS, LA DEMARCHE, LE CADRE CONCEPTUELFrançoise RABY - HDR - Volume 1 - SynthèseAprès dix années de recherche placées sous le signe méthodologique de latriangulation, je considère, pour conclure, que la question méthodologique soulèveun problème épistémique. Pour rendre compte de l’efficacité des dispositifs que nousconcevons, il faut analyser trois types de phénomènes : linguistiques, cognitifs etsocio-affectifs. Nous avons donc besoin d’une méthodologie qui assure lacomplémentarité et la confrontation des résultats et non leur validation réciproque,c'est-à-dire leur vérité scientifique. Mais si nous ne disposons pas d’une théorie quipermette d’intégrer les résultats auxquels nous arrivons, le fait d’ajouter descomportements physiques et verbaux, des productions, des réponses à desquestionnaires et des entretiens ne nous permettra pas de rendre vraiment compte del’effet d’un dispositif chez les apprenants. Une bonne recherche ne se mesure pas à laquantité des résultats confrontés mais à leur pertinence et leur fiabilité. On peutajouter un kilo de plumes et un kilo de plomb, on obtiendra deux kilos, la nature desobjets est différente mais le poids sera la variable qui permettra d’arriver à unemesure unique, ici le volume, pour deux éléments qui différent. La démarche que j’aichoisie est celle de l’ergonomie cognitive, parce qu’elle permet de prendre en compteles éléments linguistiques, cognitifs, émotionnels et sociaux des phénomènes dansune même théorisation de l’activité [Engeström, 1999 ; Blin, 2005]. Mais jerenvoie également aux travaux des didacticiens qui partagent le même soucid’aborder les situations d’enseignement/apprentissage dans une perspectivesystémique, même s’ils ne s’en réclament pas directement. Mangenot [2000], Bertin[2002], Guichon [2007] et Narcy [op.cit.] en sont de bons exemples.Résumé de la deuxième partieCette deuxième partie a été consacrée à l’exposé de la démarche ergonomiqueque j’ai utilisée pour observer l’activité sur le terrain. Elle m’a permis de jeter lesbases d’une ergonomie cognitive de la formation en explorant successivement lescaractéristiques de la démarche, la modélisation telle qu’elle s’entend dans uneperspective ergonomique, le terrain de mes recherches et enfin, la méthodologie dela triangulation que je tente de perfectionner d’une recherche à l’autre.69