L'analyse de l'activité dans l'enseignement et l'apprentissage d'une ...

TROISIEME PARTIE : RECHERCHES SUR LA MOTIVATIONFrançoise RABY-HDR Volume 1 – Synthèses’étaientmis d’accord sur le projet TMM, j’ai réuni les étudiants engagés dans leprojet pour définir un programme de formation de six mois en autonomie guidéepour les membres du personnel des services de la scolarité et de la comptabilité et lesprofesseurs des écoles stagiaires [Doc. 27, T2]. Nous avons donc commencé lesséances de formation, à raison d’une fois par semaine. Les participants devaientmonter en salle informatique, où ils étaient accueillis par un tuteur qui les aidait dansleur travail. Par ailleurs, nous avions mis à leur disposition le logiciel afin qu’ilspuissent l’utiliser chez eux. Au bout de quelques temps, j’ai croisé le responsableinformatique de l’IUFM qui m’a proposé d’installer en réseau le logiciel TMM dansles bureaux pour permettre aux employés de faire du travail personnel pendant leurtemps de pause. Il en avait parlé autour de lui et tout le monde semblait enthousiasteà cette idée. J’y fus moi-même tout à fait favorable. Trois semaines plus tard,l’assiduité aux séances informatiques commençait à diminuer et les tuteursn’arrivaient pas à en connaître la raison. Ils pensèrent que les employés préféraienttravailler seuls dans leur bureau ou chez eux. Un mois après le démarrage du projet,je fus convoquée par le directeur de l’IUFM qui me pria gentiment de m’asseoir etme mit devant les yeux une lettre signée du responsable syndical CGT de l’IUFM.Voici, en résumé, le contenu de cette missive qui s’organisait en deux points.‣ Il demandait à ce qu’il soit mis un terme à l’expérience TMM.‣ Parce qu’elle provoquait une inégalité de traitement des membres dupersonnel de l’IUFMEn effet, pour des raisons techniques, ceux qui possédaient des Macs (service dela comptabilité), n’avaient pas eu la chance de voir le réseau TMM installé sur leurintranet, tandis que ceux dotés de PC (service du personnel), avaient bien eu laversion réseau sur leur poste de travail. Il y avait bien là « inégalité de traitement ».Le directeur précisa (off the record) que le responsable syndical avait ajouté que« ceux du personnel en profiteraient pour rien foutre, comme déjà ils en foutaient paslourd et qu’au lieu de travailler ils s’amuseraient sur l’ordinateur ».Le directeur rétorqua que personne n’était censé travailler sur TMM pendant lesheures de travail. Ce rappel à l’ordre suscita un tollé car les employés avaient pris254