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En quête de Perceval - Université Paris-Sorbonne

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française commence avant Villon. Dans le petit encadré qui fait figure <strong>de</strong> note d’intention, on<br />

peut lire :<br />

Malgré le goût <strong>de</strong>s Romantiques pour le moyen-âge, malgré les travaux <strong>de</strong>s érudits, la<br />

littérature médiévale <strong>de</strong> la France reste profondément ignorée <strong>de</strong> la plus gran<strong>de</strong><br />

partie du public instruit.<br />

Ces romans chevaleresques, ces légen<strong>de</strong>s épiques et courtoises, ces contes satiriques<br />

souvent popularisés par l’opéra ou d’autre façon il fallait les remettre à la portée du<br />

vrai public, en volumes d’un prix modique, bien exécutés dans un format commo<strong>de</strong><br />

[…] (p. 4)<br />

C’est donc l’opéra, espace privilégié <strong>de</strong> popularisation <strong>de</strong>s légen<strong>de</strong>s médiévales, qui aurait<br />

donné l’impulsion à ce nouveau geste éditorial. Il semble, au <strong>de</strong>meurant, que la collection ait<br />

eu le souffle court et ne soit pas parvenue à aller plus loin que ce volume et un autre, consacré<br />

à Bayard, datant <strong>de</strong> 1918 également.<br />

Mais dans ces mêmes années, Jacques Boulenger, suivant <strong>de</strong> loin les traces <strong>de</strong> Paulin <strong>Paris</strong><br />

(mais non sans avoir tiré les enseignements du travail <strong>de</strong> Joseph Bédier sur Tristan), travaille<br />

à son adaptation <strong>de</strong>s Romans <strong>de</strong> la Table-Ron<strong>de</strong>. Cette adaptation, dont la première partie<br />

paraît en 1922, connaît d’emblée un vif succès ; elle en est à sa 16 ème édition en 1941, et ne<br />

cessera d’être rééditée tout au long du siècle. Là aussi, on sent poindre inci<strong>de</strong>mment l’ombre<br />

<strong>de</strong> Wagner et le désir <strong>de</strong> lui échapper : dans la préface qu’il donne à l’ouvrage, Bédier, après<br />

avoir retracé dans ses gran<strong>de</strong>s lignes l’histoire <strong>de</strong> la fortune européenne (non française) <strong>de</strong><br />

cette matière, note encore que « <strong>Perceval</strong>, en français d’aujourd’hui, se prononce Parsifal » 446 .<br />

Mais en l’occurrence, chez Boulenger, <strong>Perceval</strong> se prononce si peu Parsifal qu’aucun souvenir<br />

ne subsiste d’une quelconque tradition percevalienne postérieure aux cycles en prose du<br />

XIIIème siècle. Il ne s’agit nullement d’un travail synthétique, mais bien d’une adaptation<br />

suivie du Lancelot-Graal, ce qui implique que <strong>Perceval</strong> y est relégué à la secon<strong>de</strong> place,<br />

<strong>de</strong>rrière Galaad.<br />

3. Quelle religion pour <strong>Perceval</strong> ?<br />

<strong>Perceval</strong>, pourtant, connaît un certain regain d’intérêt dans ce milieu <strong>de</strong>s années 1920. 1925<br />

voit paraître successivement L’<strong>En</strong>chantement du Vendredi saint <strong>de</strong> Daniel Guérin, <strong>Perceval</strong><br />

446 JACQUES BOULENGER, Les Romans <strong>de</strong> la Table Ron<strong>de</strong>, <strong>Paris</strong>: Plon, 1922, p. III.<br />

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