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En quête de Perceval - Université Paris-Sorbonne

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Un rayon <strong>de</strong> lumière doit éclairer vivement les personnages <strong>de</strong> premier plan : Liliane,<br />

à genoux, les mains jointes ; <strong>Perceval</strong>, tenant <strong>de</strong> la main droite l’épée d’Arthur et<br />

donnant la main gauche à Ghislaine, tous les <strong>de</strong>ux les yeux fixés du côté d’où provient<br />

la lumière. La reine, appuyée sur Myrtil, au second plan, est éclairée plus faiblement.<br />

(p. 97)<br />

C’est donc sur cette image, qui ne déparerait pas sur un présentoir d’Épinal, que s’achève<br />

cette illustration du triomphe <strong>de</strong> la vraie foi sur la noirceur mensongère <strong>de</strong>s cultes celtiques.<br />

La pièce <strong>de</strong> Camille Quiévreux s’inscrit dans une perspective assez proche. Elle prend place<br />

au Vème ou VIème siècle et débute dans la forêt <strong>de</strong> Brocélian<strong>de</strong> où les drui<strong>de</strong>s redoutent la<br />

mort <strong>de</strong> leurs dieux. Les troupes druidiques ont capturé un jeune homme qui se déclare<br />

« a<strong>de</strong>pte du Christ » : <strong>Perceval</strong>. Lorsqu’il apparaît et rencontre le regard <strong>de</strong> Velléda, la<br />

drui<strong>de</strong>sse, une fascination réciproque naît dans leurs cœurs. Velléda ne peut frapper <strong>Perceval</strong><br />

et son atermoiement permet aux paladins, emmenés par Lancelot, <strong>de</strong> parvenir jusqu’à eux et<br />

<strong>de</strong> massacrer les drui<strong>de</strong>s avec une rare vigueur. <strong>Perceval</strong> parvient à protéger Velléda, qu’il<br />

emmène avec lui. Ils parlent <strong>de</strong> leurs croyances ; Velléda, qui ne connaissait que les « mots<br />

pesants <strong>de</strong> nuit » 454 <strong>de</strong>s drui<strong>de</strong>s s’étonne d’entendre parler d’un « Dieu d’amour ». Velléda<br />

évoque aussi un Graal,<br />

Dont la coupe d’or vierge eût, si la chose est vraie<br />

Au Christ servi, durant que son âme navrée<br />

S’abandonnait aux siens, dans un festin d’adieu…<br />

……………………………………………………………<br />

Nos Drui<strong>de</strong>s aussi connaissent en un lieu<br />

Quelque vase magique inspirant le génie,<br />

Par qui se découvrit la science infinie. (p. 33)<br />

Elle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à <strong>Perceval</strong> <strong>de</strong> lui ramener ce graal : c’est le prix qu’elle fixe à sa foi. <strong>Perceval</strong> se<br />

déci<strong>de</strong> donc à partir en <strong>quête</strong> du graal, mais reçoit comme un coup l’annonce <strong>de</strong> la condition<br />

nécessaire à l’accomplissement <strong>de</strong> la <strong>quête</strong> : la virginité <strong>de</strong> corps et <strong>de</strong> cœur. Il lui faudrait<br />

donc renoncer à Velléda pour l’amour d’elle.<br />

Les paladins partent en <strong>quête</strong> avec <strong>Perceval</strong> ; après <strong>de</strong> longues errances, ils parviennent au<br />

Fingal où les troupes du Roi Pêcheur rudoient les paladins et blessent <strong>Perceval</strong> ; mais le Roi<br />

Pêcheur, entendant le nom <strong>de</strong> son neveu, fait cesser les combats et accepte <strong>de</strong> lui livrer le<br />

graal. Dans une scène qui paraît un étonnant contre-pied à l’imagerie wagnérienne, on voit le<br />

454 CAMILLE QUIEVREUX, Le Triomphe du Graal, <strong>Paris</strong>: Eugène Figuière, 1925, p. 32.<br />

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