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Géographie et imaginaire géographique dans les Voyages ...

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Ceci est une merveille d’art » 444 . L’auteur conclut : « Vous le voyez, en définitive, <strong>les</strong> fées ne<br />

sont pas mortes, l’esprit humain ne détruit un merveilleux que pour en engendrer<br />

immédiatement un nouveau » 445 . L’année suivante Marius Topin explique qu’ « aux<br />

merveil<strong>les</strong> usées de la féerie, il [Ju<strong>les</strong> Verne] a substitué <strong>les</strong> merveil<strong>les</strong> réel<strong>les</strong> de la nature.<br />

[…] Le merveilleux nouveau, il l’a trouvé <strong>dans</strong> <strong>les</strong> innombrab<strong>les</strong> conquêtes des savants » 446 .<br />

Auteur également d’un long article sur le suj<strong>et</strong>, il déclare plus loin que Ju<strong>les</strong> Verne « a<br />

merveilleusement décrit <strong>les</strong> beautés du monde matériel <strong>et</strong> [qu’] il a élevé à la nature un<br />

monument digne d’elle » 447 .<br />

116<br />

Quelques années plus tard, en 1883, pour Olympe Audouard « Ju<strong>les</strong> Verne est à la<br />

Terre ce que Flammarion est au Ciel » 448 . La référence à Camille Flammarion (1842-1925)<br />

est élogieuse. Le célèbre astronome français est connu pour ses nombreuses découvertes <strong>et</strong> sa<br />

capacité peu commune à vulgariser la science de son époque. La même année, Ju<strong>les</strong> Hoche<br />

tient des propos similaires à ceux de Henri Patin : « Hâtons-nous de dire, cependant, que si la<br />

préoccupation scientifique transparaît <strong>dans</strong> <strong>les</strong> livres de Verne, elle n’existe que pour<br />

l’auteur. Pour le lecteur, le rôle qu’y joue la science n’est qu’un attrait de plus. Car c’est là<br />

un merveilleux nouveau qui repose délicieusement des anciennes ficel<strong>les</strong> des romans à<br />

péripéties. La science confine au merveilleux par <strong>les</strong> horizons immenses qu’elle ouvre sur<br />

l’inconnu, sur <strong>les</strong> mystères des choses ; elle touche à la fantaisie par <strong>les</strong> formidab<strong>les</strong><br />

hypothèses qu’elle engendre chez <strong>les</strong> cerveaux déductifs. C’est ce merveilleux, c’est c<strong>et</strong>te<br />

fantaisie qui sont l’élément d’intérêt moderne introduit par Ju<strong>les</strong> Verne <strong>dans</strong> le roman » 449 .<br />

Par science, il faut bien entendre ici aussi <strong>et</strong> surtout la géographie.<br />

Enfin, en 1905, année de la mort de Ju<strong>les</strong> Verne, Ernest Blum décrit l’auteur comme<br />

« […] le merveilleux conteur qui a charmé <strong>et</strong> instruit des générations d’enfants - <strong>et</strong> même de<br />

grandes personnes » 450 . Il est celui « […] qui a écrit <strong>et</strong> décrit tant de voyages extraordinaires<br />

<strong>et</strong> merveilleux » 451 .<br />

Tous ces éléments <strong>et</strong> ces témoignages, contemporains de l’auteur, nous perm<strong>et</strong>tent de<br />

montrer à quel point <strong>les</strong> récits de Ju<strong>les</strong> Verne se rattachent au registre du merveilleux tel que<br />

le définit Tzv<strong>et</strong>an Todorov. Le postulat que nous avançons est le suivant : si Ju<strong>les</strong> Verne puise<br />

abondamment <strong>dans</strong> le registre du merveilleux hyperbolique, exotique <strong>et</strong> instrumental, il utilise<br />

444 Ibid., p. 102.<br />

445 Ibid., p. 104.<br />

446 Ibid., p. 111. Ces propos sont une reprise de ceux prononcés en 1872 par Henri Patin.<br />

447 Ibid., p. 116.<br />

448 Ibid., p. 158.<br />

449 Ibid., p. 162.<br />

450 Ibid., p. 238.<br />

451 Ibid., p. 239.

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