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Géographie et imaginaire géographique dans les Voyages ...

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nocturne, j’assiste à la récolte des œufs<br />

<strong>et</strong> à la préparation de l’huile. Les<br />

naturels, réunis en groupes, ouvrent <strong>dans</strong><br />

la plage une tranchée qui a de 70 à 80<br />

centimètres de profondeur. […]. <strong>les</strong> œufs,<br />

formant lit sur 15 ou 20 centimètres<br />

d’épaisseur <strong>et</strong> 70 centimètres environ de<br />

profondeur, sont recueillis <strong>et</strong> entassés<br />

<strong>dans</strong> un canot solidement fixé par quatre<br />

piqu<strong>et</strong>s. Sur deux traverses on place,<br />

pour l’emplir, une sorte de corbeille à<br />

mail<strong>les</strong> assez larges. Un homme, ayant à<br />

chaque main des p<strong>et</strong>its bois appointés,<br />

frappe sur <strong>les</strong> œufs, qui se vident<br />

aussitôt ; un aide verse de l’eau qui<br />

entraîne le jaune. Le canot ainsi rempli,<br />

on laisse reposer la masse pendant une<br />

heure environ. La graisse ou manteca qui<br />

surnage est enlevée avec un écumoire <strong>et</strong><br />

mise <strong>dans</strong> un grand chaudron, qu’on m<strong>et</strong><br />

à chauffer. Elle reste blanche assez<br />

longtemps, mais, après évaporation, elle<br />

s’est tout à fait clarifiée. […]. C<strong>et</strong>te<br />

huile préparée avec des œufs bien frais<br />

est comestible ; nous la trouvions même<br />

excellente pour préparer nos poissons <strong>et</strong><br />

autres aliments. » (pages 131-132).<br />

« Caribeu, autrefois très considérable,<br />

n’a plus que six cases, habitées par une<br />

vingtaine de naturels appartenant à<br />

diverses tribus. Le général Oublion<br />

achète un fourmilier qu’il m’offre pour<br />

l’emporter en France. » (page 136).<br />

« La géophagie ou l’habitude de manger de<br />

la terre est une terrible maladie de c<strong>et</strong>te<br />

région. J’avais entendu maintes fois raconter<br />

que des peuplades entières préparaient<br />

certaines terres, <strong>les</strong> faisaient sécher, s’en<br />

approvisionnaient pour la mauvaise saison <strong>et</strong><br />

<strong>les</strong> mangeaient tel<strong>les</strong> quel<strong>les</strong> ou frites <strong>dans</strong> la<br />

graisse. Mais je n’ai jamais rencontré<br />

géophages pareils ; ceux que j’ai vus<br />

286<br />

concert avec <strong>les</strong> Guahibos, Otomacos <strong>et</strong><br />

autres, auxquels se joignaient <strong>les</strong> métis<br />

des llanos voisins, de recueillir <strong>les</strong> œufs<br />

à l’époque de la ponte, <strong>et</strong> d’en extraire<br />

l’huile par des procédés très simp<strong>les</strong> -<br />

aussi simp<strong>les</strong> que lorsqu’il s’agit du fruit<br />

des oliviers. Pour récipient, tout<br />

bonnement un canot qui est tiré sur la<br />

plage ; en travers du canot, des<br />

corbeil<strong>les</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> sont déposés<br />

<strong>les</strong> œufs ; un bâtonn<strong>et</strong> qui sert à <strong>les</strong><br />

briser, tandis que leur contenu, délayé<br />

d’eau, tombe au fond du canot. Une<br />

heure après, l’huile remonte à la surface<br />

; on la chauffe afin d’en évaporer l’eau,<br />

<strong>et</strong> elle devient claire. L’opération est<br />

terminée. « Et c<strong>et</strong>te huile est, paraît-il,<br />

excellente dit Jean, qui s’en rapportait<br />

là-dessus à l’opinion de son guide<br />

favori. » (pages 139-140).<br />

« Autrefois, <strong>les</strong> passagers eussent trouvé en<br />

c<strong>et</strong> endroit une bourgade, habitée par une<br />

population active, douée d’un certain<br />

mouvement commercial, <strong>et</strong> qui ne demandait<br />

qu’à prospérer. A présent, la ruine était<br />

arrivée, pour <strong>les</strong> causes que l’on sait, <strong>et</strong><br />

Cariben ne comptait plus que cinq cases<br />

d’Indiens - une de moins qu’à l’époque où M.<br />

Chaffanjon y débarquait avec le général<br />

Oublion. » (page 203).<br />

« On <strong>les</strong> citait également parmi ces<br />

populations géophages, qui, à l’époque<br />

de l’année où manque le poisson, se<br />

nourrissaient de boul<strong>et</strong>tes de glaise, de<br />

l’argile pure, à peine torréfiée. C’est, du<br />

reste, une habitude qui n’a pas<br />

entièrement disparu. Ce vice - on ne<br />

saurait l’appeler autrement - a été<br />

contracté dès l’enfance <strong>et</strong> devient

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