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Géographie et imaginaire géographique dans les Voyages ...

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plus ancien. Édom, Edèm, Adam, c’est le perpétuel symbole du premier homme, <strong>et</strong> c’est aussi<br />

une explication de son arrivée sur la terre » 295 .<br />

Vivien de Saint-Martin, mort en 1897, qui n’a pu lire ces lignes, continue<br />

régulièrement de rendre compte <strong>dans</strong> L’Année <strong>géographique</strong> des derniers romans de Ju<strong>les</strong><br />

Verne, de manière toujours aussi élogieuse. À l’occasion de la publication pré-originale du<br />

roman Les Enfants du capitaine Grant, il publie son troisième compte-rendu : « Nous<br />

rangerions volontiers sinon <strong>dans</strong> la classe des ouvrages d’enseignement <strong>géographique</strong><br />

proprement dits, au moins parmi <strong>les</strong> livres <strong>les</strong> mieux faits pour en donner le goût <strong>et</strong> en<br />

préparer la sérieuse étude, <strong>les</strong> voyages fictifs <strong>dans</strong> la composition desquels Monsieur Ju<strong>les</strong><br />

Verne a conquis une spécialité si éminente » 296 . Vivien de Saint-Martin souligne à plusieurs<br />

reprises <strong>dans</strong> son nouvel article l’aspect didactique des romans verniens, leur forte dimension<br />

<strong>géographique</strong> <strong>et</strong> <strong>les</strong> qualités d’imagination des récits de fiction. Un peu plus loin il rajoute :<br />

« On a publié depuis vingt-cinq ans des voyages arrangés dont l’idée première est au fond la<br />

même que ceux de Monsieur Verne <strong>et</strong> qui ont un très grand débit grâce aux noms qu’on y a<br />

rattachés, Eyriès, Dumont d’Urville <strong>et</strong> d’autres : nous affirmons sans crainte qu’aucune de<br />

ces publications ne peut être mise en parallèle avec cel<strong>les</strong> de Monsieur Verne ».<br />

L’enthousiasme du géographe est toujours intact <strong>et</strong> il renforce notre hypothèse selon laquelle<br />

<strong>les</strong> <strong>Voyages</strong> Extraordinaires participent aussi de l’histoire de la géographie : ces derniers ont<br />

su établir un lien direct <strong>et</strong> efficace entre la géographie <strong>et</strong> le public.<br />

L’année suivante, en 1868, Vivien de Saint-Martin publie son quatrième compte-<br />

rendu, un article <strong>dans</strong> lequel il évoque le même roman, mais <strong>dans</strong> sa version publiée en<br />

volumes 297 . Il rend également hommage à Théophile Lavallée mort l’année précédente <strong>et</strong> en<br />

remplacement duquel Ju<strong>les</strong> Verne poursuit l’écriture de la <strong>Géographie</strong> illustrée de la France<br />

<strong>et</strong> de ses colonies. Le compte-rendu de Vivien de Saint-Martin du roman de Ju<strong>les</strong> Verne<br />

reprend, en termes différents, <strong>les</strong> propos tenus l’année auparavant. Remarquons au passage<br />

que ce roman de Ju<strong>les</strong> Verne bénéficie de deux comptes-rendus du géographe. Pourquoi ce<br />

traitement de faveur ? Nous y reviendrons.<br />

Le cinquième <strong>et</strong> dernier compte-rendu du géographe est publié à l’occasion du<br />

couronnement des <strong>Voyages</strong> Extraordinaires par l’Académie française en 1872. L’année<br />

précédente, toujours <strong>dans</strong> L’Année <strong>géographique</strong>, Vivien de Saint-Martin ne manque pas de<br />

saluer la parution de Vingt mille lieues sous <strong>les</strong> mers (1869-1870) : « Je ne crains pas<br />

295 Ibid., p. 372.<br />

296 Margot Jean-Michel. Ju<strong>les</strong> Verne en son temps - vu par ses contemporains francophones (1863-1905), op.<br />

cit., p. 28-29. L’Année <strong>géographique</strong>, 1866. Paris : Hach<strong>et</strong>te, 1867. p. 511.<br />

297 Ibid., p. 29. L’Année <strong>géographique</strong>, 1867. Paris : Hach<strong>et</strong>te, 1868. p. 507.<br />

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