17.07.2013 Views

Géographie et imaginaire géographique dans les Voyages ...

Géographie et imaginaire géographique dans les Voyages ...

Géographie et imaginaire géographique dans les Voyages ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

192<br />

2 - Du topos à la chôra, de la description à la narration : la puissance de<br />

l’<strong>imaginaire</strong> <strong>géographique</strong><br />

Si le terme chronotope existe - nous l’avons utilisé - celui de « chronochore » n’existe<br />

pas. Nous avons osé le néologisme afin d’explorer plus avant c<strong>et</strong>te réalité complexe <strong>et</strong> parfois<br />

masquée du lieu <strong>imaginaire</strong>. Nous envisageons ici le chronochore comme la chôra<br />

correspondant à un lieu (qui peut être <strong>imaginaire</strong>) où s’articulent <strong>les</strong> rapports spatio-temporels<br />

qui ne sont pas mis en évidence par le topos du lieu considéré. C’est ainsi qu’il devient<br />

intéressant de repérer <strong>dans</strong> ce chapitre l’enchaînement des paragraphes.<br />

Les 13 premiers paragraphes sont essentiellement descriptif (topos) :<br />

§ 1) - l’auteur remonte d’abord le temps <strong>et</strong> l’espace pour inscrire son récit <strong>dans</strong> une autre<br />

dialectique : « Treize ans avant le début de c<strong>et</strong>te histoire […] ».<br />

§ 2) - il précise ensuite la situation <strong>géographique</strong> : « En s’élevant de quelques centaines de<br />

kilomètres vers le nord <strong>et</strong> le nord-est […] ».<br />

§ 3) - il résume la situation générale <strong>dans</strong> le troisième paragraphe : « Telle était c<strong>et</strong>te portion<br />

du Venezuela […] ».<br />

§ 4) - après la présentation physique, l’auteur évoque l’aspect humain, le peuplement : « Les<br />

indiens épars sur ce territoire […] ».<br />

§ 5) - l’auteur rappelle <strong>les</strong> mythes qui accompagnent la présence de ces Indiens : « Et ces<br />

indigènes passaient cependant pour si redoutab<strong>les</strong> […] ». Ju<strong>les</strong> Verne détruit ce mythe<br />

encombrant (texte de Jean Chaffanjon à l’appui), résolvant ainsi une première antinomie :<br />

« Ainsi s’était établie la détestable réputation dont jouissaient encore <strong>les</strong> Guaharibos […] ».<br />

§ 6) - Ju<strong>les</strong> Verne souligne le rassemblement de ces Indiens autour du Père Espérante : « Et<br />

pourtant, à c<strong>et</strong>te époque déjà, nombre d’entre eux, réunis à la voix du missionnaire espagnol,<br />

formaient le premier noyau de la mission de Santa-Juana ». Il procède à un zoom historique<br />

<strong>et</strong> <strong>géographique</strong> qu’il évoque directement en parlant de « premier noyau ».<br />

§ 7) - Le romancier concentre désormais ses propos autour du Père Espérante (le cœur de<br />

l’histoire, au centre du dispositif) : « Le Père Espérante eut la pensée de prendre corps à<br />

corps ».<br />

§ 8) - Mais le Père Espérante n’est pas seul à agir, il est accompagné d’un ami fidèle : « Pour<br />

tout personnel, en arrivant au milieu de ce désert, le père Espérante n’avait qu’un jeune<br />

compagnon nommé Angelos ».<br />

§ 9) - Ju<strong>les</strong> Verne précise maintenant le site : « C’était à une cinquantaine de kilomètres <strong>dans</strong><br />

le nord-est des sources du fleuve <strong>et</strong> de l’embouchure du rio Torrida […] ».

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!