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Géographie et imaginaire géographique dans les Voyages ...

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main de maître » 284 . C<strong>et</strong> éloge du roman de Ju<strong>les</strong> Verne est apprécié par H<strong>et</strong>zel qui décide de<br />

le reprendre à quelques mots près <strong>dans</strong> le Magasin d’éducation <strong>et</strong> de récréation : « Nous<br />

empruntons à l’Annuaire <strong>géographique</strong>, de M. Vivien de Saint-Martin, la page suivante sur<br />

<strong>les</strong> travaux <strong>géographique</strong>s de M. Ju<strong>les</strong> Verne, publiés tant <strong>dans</strong> le Magasin que <strong>dans</strong> la<br />

Bibliothèque d’éducation <strong>et</strong> de récréation. Nous sommes heureux, à tous égards, de voir un<br />

savant aussi éminent que M. Vivien de Saint-Martin, le géographe le plus autorisé de ce<br />

temps-ci, rendre c<strong>et</strong>te éclatante justice à notre collaborateur » 285 .<br />

Il est important de remarquer comment le géographe reconnaît <strong>dans</strong> <strong>les</strong> romans de<br />

Ju<strong>les</strong> Verne un genre « où se sont illustrés <strong>les</strong> auteurs de Robinson <strong>et</strong> de Gulliver, sans parler<br />

de la multitude fastidieuse de ce qu’on nomme <strong>les</strong> <strong>Voyages</strong> <strong>imaginaire</strong>s ». Le merveilleux,<br />

l’<strong>imaginaire</strong> <strong>et</strong> le <strong>géographique</strong> sont évoqués <strong>dans</strong> la description de ce genre où Ju<strong>les</strong> Verne<br />

s’est créé « une place à part ». Et le géographe de conclure : « la géographie <strong>et</strong> <strong>les</strong><br />

phénomènes de la nature polaire y sont décrits de main de maître ». L’enthousiasme du<br />

géographe ne pouvait qu’encourager le jeune romancier à poursuivre <strong>dans</strong> c<strong>et</strong>te voie nouvelle.<br />

Dans son deuxième compte-rendu qui concerne la publication de Voyage au centre de<br />

la Terre, Vivien de Saint-Martin ém<strong>et</strong> un désir : celui que Ju<strong>les</strong> Verne écrive « […] l’histoire<br />

même de notre globe avant l’apparition de l’homme, ce couronnement sublime de la création,<br />

<strong>et</strong> nous dépeindre <strong>les</strong> étonnements, <strong>les</strong> terreurs, <strong>les</strong> adorations de l’Être nouveau en présence<br />

du spectacle qui pour la première fois frappe ses regards, c’est là un suj<strong>et</strong> digne, je le crois,<br />

du sérieux talent de Monsieur Verne » 286 .<br />

Ce souhait, c’est Élisée Reclus qui va le réaliser véritablement. Dans l’introduction de<br />

son célèbre ouvrage L’Homme <strong>et</strong> la Terre (1905), où figure en exergue c<strong>et</strong>te magnifique<br />

maxime, « L’homme est la nature prenant conscience d’elle-même », l’auteur explique : « Il y<br />

a quelques années, après avoir écrit <strong>les</strong> dernières lignes d’un long ouvrage, la Nouvelle<br />

<strong>Géographie</strong> universelle, j’exprimais le vœu de pouvoir un jour étudier l’Homme <strong>dans</strong> la<br />

succession des âges comme je l’avais observé <strong>dans</strong> <strong>les</strong> diverses contrées du globe <strong>et</strong> d’établir<br />

<strong>les</strong> conclusions sociologiques auxquel<strong>les</strong> j’avais été conduit. […] Ce livre est celui que je<br />

présente actuellement au lecteur » 287 .<br />

284<br />

Margot Jean-Michel. Ju<strong>les</strong> Verne en son temps - vu par ses contemporains francophones (1863-1905), op.<br />

cit., p. 19. L’Année <strong>géographique</strong>, 1863, Paris : Hach<strong>et</strong>te, 1864. p. 133.<br />

285 ème ème<br />

Ibid. Il s’agit du Magasin d’éducation <strong>et</strong> de récréation, 2 année, premier semestre, 3 volume, 1865-<br />

1866, p. 266.<br />

286<br />

Ibid., p. 20. L’Année <strong>géographique</strong>, 1864, Paris : Hach<strong>et</strong>te, 1865. p. 408. L’auteur fait référence ici à la<br />

première version du roman, celle où ne figurent pas encore <strong>les</strong> chapitres relatifs à la découverte de Boucher de<br />

Perthes.<br />

287<br />

Reclus Élisée. L’Homme <strong>et</strong> la Terre. Paris : Librairie Universelle, 1905. 3545 p. (6 volumes).<br />

85

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