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Géographie et imaginaire géographique dans les Voyages ...

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Reclus » 323 . Cependant nous étendons, comme nous l’avons précisé auparavant, la première<br />

série des <strong>Voyages</strong> Extraordinaires jusqu’à la mort d’H<strong>et</strong>zel père (1886).<br />

Un tableau synthétique <strong>et</strong> comparatif des références à Élisée Reclus <strong>et</strong> aux frères<br />

Arago <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>Voyages</strong> Extraordinaires perm<strong>et</strong> de montrer que ces références directes 324<br />

procèdent toutes d’un découpage pratiquement parfait en deux parties de l’œuvre de Ju<strong>les</strong><br />

Verne : avant 1885-86, <strong>et</strong> <strong>les</strong> différents problèmes rencontrés par le romancier, il n’existe<br />

aucune référence directe à Élisée Reclus. À l’inverse, el<strong>les</strong> sont très nombreuses concernant<br />

<strong>les</strong> frères Arago. Après 1885-86, <strong>les</strong> références aux frères Arago n’apparaissent plus que <strong>dans</strong><br />

un roman : Clovis Dardentor (1896). Par contre <strong>les</strong> références à Élisée Reclus deviennent<br />

systématiques. Certes, un tel tableau comparatif n’a pas valeur de preuve absolue, mais il<br />

contribue à montrer que <strong>les</strong> influences <strong>et</strong> l’inspiration de Ju<strong>les</strong> Verne s’inscrivent bien <strong>dans</strong><br />

deux périodes différentes 325 . Ju<strong>les</strong> Verne s’est inspiré des travaux <strong>géographique</strong>s <strong>et</strong><br />

scientifiques des frères Arago <strong>et</strong> des textes <strong>géographique</strong>s, politiques, sociaux <strong>et</strong> moraux<br />

d’Élisée Reclus. En somme, nous obtenons 29 références directes pour Élisée Reclus <strong>et</strong> 36<br />

pour <strong>les</strong> frères Arago 326 .<br />

Nous savons à quel point ces références directes <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>Voyages</strong> Extraordinaires<br />

perm<strong>et</strong>tent d’éclairer <strong>les</strong> influences <strong>et</strong> <strong>les</strong> sources du romancier <strong>dans</strong> <strong>les</strong> différentes périodes<br />

de son écriture 327 . Philippe Burgaud apporte une précision importante sur <strong>les</strong> sources de Ju<strong>les</strong><br />

Verne : « Autre source possible d’inspiration, <strong>les</strong> œuvres de F. Arago. Char<strong>les</strong>-Noël Martin,<br />

<strong>dans</strong> sa thèse, avance l’hypothèse que Ju<strong>les</strong> Verne <strong>les</strong> connaissait bien <strong>et</strong> qu’il s’est inspiré de<br />

certaines aventures arrivées à ce savant au cours de sa vie. L’œuvre, complète (?), figurait<br />

<strong>dans</strong> la bibliothèque sous forme de 17 volumes » 328 .<br />

323<br />

Tissier Jean-Louis. « L’Île mystérieuse - Ju<strong>les</strong> Verne - 1874 - Hydrographie <strong>et</strong> orographie. L’île est-elle<br />

habitée ? Baptême des baies, caps, golfes, rivières... », op. cit.<br />

324<br />

La recherche a été réalisée grâce à l’Interface Ju<strong>les</strong> Verne développée par René Paul<br />

(http://www.RenePaul.n<strong>et</strong>). Elle a été effectuée sur tous <strong>les</strong> <strong>Voyages</strong> Extraordinaires publiés du temps de Ju<strong>les</strong><br />

Verne. Les romans posthumes n’ont pas été pris en compte car certains ont été remaniés par le fils, Michel<br />

Verne.<br />

325<br />

Document 4 : Occurrence des références directes faites à Élisée Reclus <strong>et</strong> aux frères Arago <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>Voyages</strong><br />

Extraordinaires.<br />

326<br />

Quand le professeur Aronnax, le narrateur de Vingt mille lieues sous <strong>les</strong> mers (qui n’est autre que Ju<strong>les</strong> Verne<br />

puisque ce dernier a servi justement de modèle à son propre personnage ; cf. document 18) décrit la bibliothèque<br />

du capitaine Nemo, ce sont <strong>les</strong> bien <strong>les</strong> membres, passés ou présents, de la Société de <strong>Géographie</strong> de Paris qu’il<br />

découvre ainsi : « Je vis là tout le Humboldt, tout l’Arago, <strong>les</strong> travaux de Foucault, d’Henry Sainte-Claire<br />

Deville, de Chas<strong>les</strong>, de Milne-Edwards, de Quatrefages, de Tyndall, de Faraday, de Berthelot, de l’abbé Secchi,<br />

de P<strong>et</strong>ermann, du commandant Maury, d’Agassiz <strong>et</strong>c. <strong>les</strong> mémoires de l’Académie des sciences, <strong>les</strong> bull<strong>et</strong>ins des<br />

diverses sociétés de géographie […] ». Quelques lignes plus loin apparaît une date qui perm<strong>et</strong> de situer la<br />

construction du Nautilus : 1865, l’année où Ju<strong>les</strong> Verne devient justement membre de la Société de <strong>Géographie</strong><br />

de Paris.<br />

327<br />

Compère Daniel. « Le jeu avec <strong>les</strong> références scientifiques <strong>dans</strong> <strong>les</strong> romans de Ju<strong>les</strong> Verne ». In : De la<br />

science en littérature à la science-fiction. Paris : Éditions du CTHS, 1996. p. 137-145.<br />

328<br />

Burgaud Philippe. La bibliothèque scientifique de Ju<strong>les</strong> Verne, ibid., p. 129-135.<br />

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