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Géographie et imaginaire géographique dans les Voyages ...

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détaillée du roman Le Superbe Orénoque, que ce lien entre géographie <strong>et</strong> histoire perm<strong>et</strong> déjà<br />

de m<strong>et</strong>tre en évidence une des premières articulations de l’<strong>imaginaire</strong> <strong>géographique</strong> à l’œuvre<br />

<strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>Voyages</strong> Extraordinaires 483 .<br />

Julian Garavito, cité précédemment, nous apporte quelques précisions intéressantes à<br />

propos de ces deux romans, <strong>et</strong> notamment concernant Le Superbe Orénoque : « Le Superbe<br />

Orénoque est un roman plus intéressant qu’on ne l’a dit […] <strong>et</strong> dont la documentation est<br />

particulièrement solide. En eff<strong>et</strong>, le voyage s’appuie sur le livre lu par Jeanne de Kermor,<br />

celui de Chaffanjon (né le 7 septembre 1854), normalien, professeur d’histoire naturelle au<br />

lycée de la Martinique. Après deux missions (1884 <strong>et</strong> 1886-87) évoquées d’ailleurs <strong>dans</strong> le<br />

roman de Ju<strong>les</strong> Verne, Chaffanjon obtient une médaille d’or en 1888, réalise une troisième<br />

expédition en 1889 <strong>et</strong> publie en 1890 L’Orénoque <strong>et</strong> le Caura » 484 .<br />

En 1874, soit 7 ans avant la publication de La Jangada, Ju<strong>les</strong> Verne m<strong>et</strong> déjà en scène<br />

l’Amazone à la fin de l’un de ses romans <strong>les</strong> plus surprenants : Le Chancellor. Véritable<br />

Radeau de la Méduse 485 , avec des accents dignes d’Edgar Poe, 11 naufragés du Chancellor<br />

vont connaître <strong>les</strong> mêmes aventures que cel<strong>les</strong> décrites <strong>dans</strong> le célèbre tableau de Géricault,<br />

lui-même inspiré d’une histoire vraie. À la fin du roman de Ju<strong>les</strong> Verne, <strong>les</strong> naufragés, à bout<br />

de force, veulent se noyer. Mais l’eau n’est pas salée ! Car, <strong>dans</strong> leur périple sans fin, ces<br />

derniers se sont en fait dirigés vers l’embouchure de l’Amazone dont la puissance est telle<br />

qu’à 80 kilomètres du rivage il est encore possible de boire de l’eau douce 486 . Ju<strong>les</strong> Verne n’a<br />

pas manqué d’utiliser <strong>dans</strong> son récit c<strong>et</strong>te curiosité hydrologique <strong>et</strong> <strong>géographique</strong> afin de<br />

dénouer un de ses romans <strong>les</strong> plus noirs.<br />

À l’inverse, à l’extrême sud du continent sud-américain se déploie un territoire qui<br />

pour Ju<strong>les</strong> Verne constitue une providentielle source d’inspiration <strong>et</strong> d’imagination. En eff<strong>et</strong>,<br />

trois <strong>Voyages</strong> Extraordinaires ont pour cadre la Patagonie ou la Terre de Feu : Deux ans de<br />

vacances (1888), Le Phare du bout du monde (1905), Les Naufragés du Jonathan (1909) 487 .<br />

Ce dernier roman, longuement mûri par l’auteur, dont le titre originel était En Magellanie,<br />

semble avoir été pour Ju<strong>les</strong> Verne une sorte de conclusion à ses <strong>Voyages</strong> Extraordinaires, car<br />

483 Berdoulay Vincent. Le suj<strong>et</strong>, le lieu <strong>et</strong> la médiation de l’<strong>imaginaire</strong>. Article non encore publié.<br />

484 Garavito Julian, Ju<strong>les</strong> Verne <strong>et</strong> l’Amérique latine, op. cit., p. 144. La publication date en fait de 1889.<br />

485 Le tableau de Géricault date de 1818-1819.<br />

486 Lézy Emmanuel. Guyane, Guyanes. Une géographie « sauvage » de l’Orénoque à l’Amazone, op. cit., p. 31.<br />

487 Daniel Compère, à propos du Phare du bout du monde, indique : « Ce p<strong>et</strong>it roman d’aventures, écrit sans<br />

doute vers 1895, est né du dédoublement du proj<strong>et</strong> des Naufragés du Jonathan (1909) ». In : Ju<strong>les</strong> Verne,<br />

Parcours d’une œuvre, op. cit., p. 111.<br />

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