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Géographie et imaginaire géographique dans les Voyages ...

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Conclusion de la quatrième partie<br />

Métaphores, volcans <strong>et</strong> circularité sont des structures récurrentes à partir desquel<strong>les</strong><br />

Ju<strong>les</strong> Verne produit un <strong>imaginaire</strong> <strong>géographique</strong>. Présentes <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>Voyages</strong> Extraordinaires,<br />

ces structures illustrent <strong>les</strong> multip<strong>les</strong> aspects du merveilleux <strong>géographique</strong>. Celui-ci perm<strong>et</strong> à<br />

l’auteur le passage d’une géographie du réel à une géographie <strong>imaginaire</strong>. C’est ainsi que le<br />

romancier trouble la convention du voyage ordinaire : ce déplacement du récit hors du<br />

commun est au centre du roman <strong>géographique</strong>, tel que nous l’avons défini <strong>dans</strong> la deuxième<br />

partie de c<strong>et</strong>te thèse.<br />

Par ces structures, c<strong>et</strong>te rhétorique <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te dynamique de l’ici <strong>et</strong> de l’ailleurs, par<br />

l’invention de la langue, Ju<strong>les</strong> Verne arrive à communiquer une forme d’extraordinaire<br />

<strong>géographique</strong>. Or le proj<strong>et</strong> <strong>géographique</strong> vernien est un proj<strong>et</strong> totalisant (« babélisant »), car il<br />

vise finalement à l’exhaustivité. Il évite cependant l’écueil de la multiplication des langues en<br />

renouvelant simplement la seule langue française. La langue de Ju<strong>les</strong> Verne, parce qu’elle<br />

crée littéralement des « points suprêmes », est capable de susciter l’intérêt du lecteur, de lui<br />

donner envie de poursuivre l’aventure, de croire à ces mondes extraordinaires, à la limite<br />

parfois du fantastique, de l’étrange, du surnaturel. Ju<strong>les</strong> Verne est passé maître <strong>dans</strong> l’art de<br />

dire le merveilleux <strong>géographique</strong> <strong>et</strong> c’est souvent à la métaphore que revient l’évocation de<br />

l’<strong>imaginaire</strong> <strong>et</strong> l’expression du sens des lieux (sens of place).<br />

La métaphore géologique que nous avons développée souhaite m<strong>et</strong>tre en évidence <strong>les</strong><br />

structures anthropologiques de l’<strong>imaginaire</strong> <strong>géographique</strong> vernien <strong>et</strong> dévoiler <strong>les</strong> processus<br />

cachés qui font sens, lien à la surface. C<strong>et</strong>te surface, la seule dont nous disposons pour étudier<br />

l’œuvre de Ju<strong>les</strong> Verne, c’est celle du récit. Or l’étude de celui-ci exige la patience du<br />

géologue à la recherche des traces. Plus de 100 ans après sa mort, l’œuvre du romancier ne<br />

cesse d’interroger le lecteur curieux <strong>et</strong> attentif, d’autant plus s’il est géographe.<br />

La relecture des romans de Ju<strong>les</strong> Verne ne manquera pas de nous interroger sur notre<br />

pratique disciplinaire. Que cherche le géographe ? Comment veut-il transm<strong>et</strong>tre son savoir <strong>et</strong><br />

intéresser à ce dernier ? Nous avons essayé de le montrer à travers la production vernienne :<br />

récit <strong>et</strong> <strong>imaginaire</strong> fournissent incontestablement des supports qui perm<strong>et</strong>tent au géographe<br />

d’envisager autrement ses propres pratiques discursives, de dire autrement la géographie, de<br />

transm<strong>et</strong>tre autrement le savoir <strong>géographique</strong>.

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