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Géographie et imaginaire géographique dans les Voyages ...

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deux courriers emportent <strong>les</strong> dépêches à<br />

Bolivar <strong>et</strong> à Caracas. Les industrieux<br />

Caïcarais se livrent à l’élevage des bestiaux,<br />

à l’agriculture <strong>et</strong> font un commerce<br />

d’échanges avec <strong>les</strong> Indiens qui viennent à<br />

époques fixes apporter <strong>les</strong> produits de<br />

l’intérieur […] On raconte que des<br />

Espagnols, surpris par <strong>les</strong> sauvages, y<br />

auraient été massacrés, même mangés, <strong>et</strong><br />

leurs têtes accrochées aux branches des<br />

arbres voisins. » (page 101).<br />

« Le velorio diffère suivant <strong>les</strong> âges.<br />

Pour un enfant, <strong>les</strong> parents invitent<br />

proches, camarades <strong>et</strong> connaissances. La<br />

veillée prend un aspect de réjouissance,<br />

on veut s’y surpasser <strong>les</strong> uns <strong>les</strong> autres.<br />

Si <strong>les</strong> parents sont pauvres, <strong>les</strong> amis <strong>et</strong><br />

<strong>les</strong> voisins se chargent des frais en<br />

apportant eau-de-vie, café <strong>et</strong> sucre. […]<br />

Puis un musicien pince de la guitare,<br />

loue <strong>les</strong> beautés <strong>et</strong> <strong>les</strong> gentil<strong>les</strong>ses du<br />

p<strong>et</strong>it amour ; <strong>et</strong> la mère ouvre le bal avec<br />

le père ou l’un des invités. Des cris pour<br />

demander du café ou de l’aguardiente<br />

interrompent par instant <strong>dans</strong>es <strong>et</strong><br />

cantilènes. Au matin, <strong>les</strong> chanteurs n’en<br />

peuvent plus <strong>et</strong>, <strong>les</strong> bras enlacés autour<br />

des cous, ils dégoissent encore. Enfin,<br />

tout le monde se r<strong>et</strong>ire, plus ou moins<br />

inconscient. » (pages 101-102).<br />

« Après deux heures de navigation, nous<br />

arrivons à Cabruta, au pied d’une chaîne<br />

granitique, sur la rive droite, à l’est <strong>et</strong> en<br />

face de Caïcara. Le village, de 54 feux,<br />

possède 380 habitants, qui se livrent tous à<br />

l’élève des bestiaux <strong>et</strong> appartiennent à la<br />

race désignée sous le nom de llaneros, ou<br />

hommes de la plaine. Descendants de métis,<br />

ils ont tous le teint blanc. Très peu de<br />

mulâtres se trouvent mélangés à c<strong>et</strong>te<br />

population courageuse <strong>et</strong> active. » (pages<br />

127-128).<br />

284<br />

cinquante cases - maisons si l’on veut -,<br />

la plupart construites en pierres, avec<br />

une toiture en feuil<strong>les</strong> de palmier,<br />

quelques-unes coiffées d’un toit de tui<strong>les</strong><br />

dont le rouge éclate au milieu des<br />

verdures. La bourgade est dominée par<br />

un monticule, haut de cinquante mètres.<br />

Au somm<strong>et</strong> se montre un couvent de<br />

missionnaires, abandonné depuis<br />

l’expédition de Miranda <strong>et</strong> la guerre de<br />

l’Indépendance, <strong>et</strong> que souillèrent jadis<br />

des pratiques de cannibalisme, - d’où<br />

c<strong>et</strong>te réputation trop justifiée que<br />

méritaient <strong>les</strong> anciens Caraïbes. » (pages<br />

95-96).<br />

« Du reste, <strong>les</strong> vieil<strong>les</strong> coutumes<br />

indiennes sont encore en usage à<br />

Caïcara, même cel<strong>les</strong> qui mêlent le<br />

christianisme aux plus invraisemblab<strong>les</strong><br />

cérémonies religieuses. Tel<strong>les</strong> celle du<br />

velorio, de la veillée des morts, à<br />

laquelle put assister l’explorateur<br />

français. Là, au milieu des nombreux<br />

invités, qui n’épargnent ni le café, ni le<br />

tabac, ni surtout l’eau-de-vie,<br />

l’aguardiente, en présence du cadavre du<br />

mari ou de l’enfant, l’épouse ou la mère<br />

ouvre le bal, <strong>et</strong> <strong>les</strong> <strong>dans</strong>es ne prennent fin<br />

qu’avec <strong>les</strong> forces des <strong>dans</strong>eurs, épuisés<br />

par l’ivresse. Cela est plus<br />

chorégraphique que funèbre. » (page 97).<br />

« Sur la rive gauche, un amas de cases<br />

devint visible vers onze heures du matin,<br />

au pied de collines granitiques. C’était le<br />

village de Cabruta, composé d’une<br />

cinquantaine de paillotes, <strong>et</strong> si l’on veut<br />

bien multiplier ce nombre par huit, on<br />

aura à peu près celui de ses habitants.<br />

Là <strong>les</strong> métis ont remplacé <strong>les</strong> Indiens<br />

Guamos, actuellement dispersés, des<br />

indigènes dont la peau est plus blanche<br />

que celle des mulâtres. » (page 116).

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