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Géographie et imaginaire géographique dans les Voyages ...

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l’injonction de son père, pasteur protestant. Alors que Ju<strong>les</strong> Verne se dirige finalement vers la<br />

littérature, Élisée Reclus se rend à Berlin pour suivre <strong>les</strong> cours de Karl Ritter.<br />

82<br />

Élisée Reclus, après un long exil aux États-Unis suite au coup d’État de 1851, rejoint<br />

la France <strong>et</strong> commence l’écriture, dès le début des années 1860, de ses ouvrages en<br />

géographie, période durant laquelle il est admis à la Société de <strong>Géographie</strong> de Paris (en 1858,<br />

soit 7 ans avant Ju<strong>les</strong> Verne). Durant c<strong>et</strong>te même période, Ju<strong>les</strong> Verne devient célèbre avec la<br />

parution en 1863 de Cinq semaines en ballon, suivie de Voyage au centre de la terre (1864).<br />

Alors qu’Élisée Reclus entame la rédaction de sa monumentale Nouvelle <strong>Géographie</strong><br />

Universelle (1875-1894), Ju<strong>les</strong> Verne poursuit l’écriture de ses <strong>Voyages</strong> Extraordinaires<br />

(1863-1905). C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, comme nous allons le voir, <strong>les</strong><br />

références directes à Élisée Reclus n’apparaissent qu’à partir de 1885, avec Mathias Sandorf.<br />

Sait-on qu’originellement le dernier mot prononcé par le capitaine Nemo était « Indépendance<br />

! ». Mais H<strong>et</strong>zel père décide de le censurer pour le remplacer par « Dieu <strong>et</strong> patrie ! » (L’Île<br />

Mystérieuse ; 1874-75). « Indépendance ! » 271 : ce dernier caractérise bien la pensée<br />

<strong>géographique</strong> <strong>et</strong> libertaire d’Élisée Reclus. Ce dernier aura également un temps le même<br />

éditeur que Ju<strong>les</strong> Verne <strong>et</strong> publiera chez H<strong>et</strong>zel Histoire d’un ruisseau <strong>et</strong> Histoire d’une<br />

montagne 272 .<br />

Jean-Louis Tissier considère que la source essentielle des <strong>Voyages</strong> Extraordinaire « a<br />

été la géographie traditionnelle descriptive » 273 . Il ajoute quelques lignes plus loin que « […]<br />

par l’importance de la nomenclature, la prédominance des faits d’ordre naturel, Ju<strong>les</strong> Verne<br />

a « couronné » la vieille géographie <strong>et</strong> <strong>les</strong> nouveaux géographes, ses contemporains (Vidal <strong>et</strong><br />

ses élèves) paraissent l’ignorer. Absent des programmes scolaires littéraires <strong>et</strong> de la<br />

géographie officielle, Ju<strong>les</strong> Verne prend sa revanche le jour des Prix. Ses volumes<br />

récompensent souvent <strong>les</strong> meilleurs élèves » 274 . Le géographe insiste <strong>dans</strong> son article sur<br />

l’importance de l’œuvre d’Élisée Reclus <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sources utilisées par Ju<strong>les</strong> Verne, tout<br />

comme le fait Robert Ferras en 1989, <strong>dans</strong> son article Ju<strong>les</strong> Verne, géographe, aussi 275 . Il y a<br />

un parallélisme intéressant à relever entre <strong>les</strong> deux productions : la Nouvelle <strong>Géographie</strong><br />

Universelle d’Élisée Reclus <strong>et</strong> <strong>les</strong> <strong>Voyages</strong> Extraordinaires de Ju<strong>les</strong> Verne 276 . L’influence<br />

271<br />

Dekiss Jean-Paul. Ju<strong>les</strong> Verne l’enchanteur, op. cit., p. 194.<br />

272<br />

Ces deux textes sont publiés <strong>dans</strong> la Bibliothèque d’Éducation <strong>et</strong> de Récréation, respectivement en 1869 <strong>et</strong><br />

1880.<br />

273<br />

Tissier Jean-Louis. « L’Île Mystérieuse - Ju<strong>les</strong> Verne - 1874 - hydrographie <strong>et</strong> orographie. L’île est-elle<br />

habitée ? Baptême des baies, caps, golfes, rivières… », op. cit.<br />

274<br />

Ibid.,<br />

275<br />

Ferras Robert. « Ju<strong>les</strong> Verne, géographe, aussi ». In : Les <strong>Géographie</strong>s Universel<strong>les</strong> <strong>et</strong> le monde de leur<br />

temps. Collection RECLUS Modes d’Emploi, 1989. p. 61-66.<br />

276<br />

Ibid., p. 62.

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