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Le capitaine obtempéra. Lorsqu’il brandit sèchement la main<br />

gauche mutilée de son prisonnier, l’éclair fulgura de nouveau,<br />

plaquant l’ombre des doigts raccourcis de Davos Mervault sur la<br />

face rogue et bruta<strong>le</strong> de Godric Borrell, sire de Dolcesœur.<br />

« N’importe qui peut vo<strong>le</strong>r un ruban, commenta <strong>le</strong> lord, mais<br />

ces doigts ne mentent pas. Vous êtes <strong>le</strong> chevalier oignon.<br />

— On m’a appelé ainsi, messire. » Davos était lord lui-même,<br />

et chevalier de longue date, désormais, mais, au plus profond de<br />

lui, il restait ce qu’il avait toujours été, un contrebandier de<br />

basse extraction qui s’était acheté un titre de chevalier avec une<br />

ca<strong>le</strong> remplie d’oignons et de poisson salé. « On m’a aussi appelé<br />

bien pire.<br />

— Certes. Traître. Rebel<strong>le</strong>. Tourne-casaque. »<br />

La dernière épithète <strong>le</strong> hérissa. « Je n’ai jamais retourné ma<br />

casaque, messire. Je suis un homme du roi.<br />

— Seu<strong>le</strong>ment si Stannis est roi. » Le seigneur <strong>le</strong> jaugea avec<br />

des yeux noirs et durs. « La plupart des chevaliers qui échouent<br />

sur mes côtes me recherchent dans ma sal<strong>le</strong>, pas au Ventre de la<br />

Ba<strong>le</strong>ine. Un antre sordide de contrebandiers, que ce bouge.<br />

Seriez-vous en train de reprendre votre ancien commerce,<br />

chevalier oignon ?<br />

— Non, messire. Je cherchais un passage vers Blancport. Le<br />

roi m’y a envoyé, porteur d’un message pour son seigneur.<br />

— Alors, vous vous êtes trompé d’endroit, et de lord. » Lord<br />

Godric parut amusé. « Vous êtes à Sortonne, sur Dolcesœur.<br />

— Je <strong>le</strong> sais fort bien. » Sortonne n’avait rien de doux,<br />

toutefois. La vil<strong>le</strong> était immonde ; une porcherie, étriquée,<br />

chiche et puante de re<strong>le</strong>nts de lisier de porc et de poisson<br />

pourri. Davos en avait gardé <strong>le</strong> vivace souvenir de l’époque où il<br />

était contrebandier. Les Trois Sœurs constituaient un repaire<br />

prisé des trafiquants depuis des centaines d’années, et un nid de<br />

pirates auparavant. Sortonne avait des rues de boue et de<br />

planches, pour maisons des taudis de torchis aux toitures de<br />

chaume, et auprès de la porte des Potences, on trouvait toujours<br />

des pendus aux entrail<strong>le</strong>s dévidées.<br />

« Vous avez ici des amis, je n’en doute point, reprit <strong>le</strong> lord.<br />

Tous <strong>le</strong>s contrebandiers ont des amis sur <strong>le</strong>s Sœurs. Certains<br />

sont aussi de mes amis. Ceux qui n’en sont point, je <strong>le</strong>s fais<br />

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