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MISIUNEA LUI A. PANU ÎN APUS 461
national, car une grande partie des voix avait été constatée la
veille. Alors on a pris les procès verbaux des différentes sections,
sans permettre aux électeurs de les signer pour constater leur
authenticité. On les a portés au bureau central qui devait rester
en permanence, mais qui a suspendu ses séances pendant plus
d'une journée. Là encore les électeurs qui ont voulu rester dansla
salle pour garder les procès verbaux ont été mis à la porte
par la police, contrairement aux prescriptions de la loi qui leur
donne le droit de rester. Le lendemain la séance la été ouverte.
On a eu le résultat général. Mais par enchantement encore, le
nombre des voix avait prodigieusement augmenté au profit descandidats
du gouvernement et diminué de notre côté. Plusieurs
électeurs des différents sections ont protesté, ils cnt déclaré que
les chiffres qu'on annonçait étaient faux. Ils n'ont pas même
été écoutés ou ils ont été mis à la porte par les gendarmes. On
n'a pas même permis aux électeurs de contrôler ce que le président
lisait. Et la suite de toutes ces misères, une protestation
signée de plus de cinquante électeurs, a été présentée au prince,
mais il a refusé de l'accepter, en déclarant qu'il n'accepterait
aucune protestation politique. Le prôtest remis au ministre a été
jeté au dossier, aucune enquête n'a été faite. La police a été
seulement mise en mouvement pour intimider une partie des
électeurs qui avaient protesté et leur faire retirer leurs signatures.
Tout ce que je vous dis là est .positif. Malgré tout ils ont
été forcés de reconnaître la manifestation de la capitale en faveur
des idées du parti national, car ils n'ont pas pu escamoter toutes
nos voix ; les trois que le gouvernement combattait le plus ont
eu la majorité et cela grâce à quatre ou cinq sections qui avaient
les procès verbaux tellement en règle qu'il n'y avait pas moyen
de les falsifier. Le lendemain de l'élection, le président du bureau
central a été nommé directeur de la police, en récompense des
services rendus au gouvernement.
Les élections pour la Chambre seront faites de la même manière.
Déjà dans les villages, avant que les collèges soient convoqués
on a dressé des procès verbaux, signés par les maires et
leurs adjoints, et dont les dates et les noms sont en blanc, par
lesquels on constate l'élection des électeurs directs pour la
Chambre envoyés par chaque commune. Ces procès verbaux sont
entre les mains de l'administration. Lorsque les collèges seront
convoqués, elle n'aura qu'à mettre 1
les noms qui lui conviendront
et la date.
La loi rurale vient d'être décrétée. Le nouveau projet est
presque le premier que le gouvernement ait présenté à la
Chambre. L'indemnisation est illusoire et les propriétaires de la
région des montagnes sont complètement dépouillés de leurs
biens, car on ne se borne pas à reconnaître au paysan le droit
de propriétaire sur ce qu'il possède, mais sur ce qu'il aurait dû
posséder, c'est-à-dire que dans les contrées montagneuses toute