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MISIUNEA LUI A. FANU ÎN APUS<br />

48b<br />

•aucune protestation politique; on a intenté des poursuites à ceux<br />

•des électeurs qu'on soupçonnait d'avoir provoqué cette pétition<br />

au prince, et parmi lesquels figurent un ancien conseiller de la<br />

Cour d'appel, un ancien député et un ancien ministre. Faut-il<br />

s'étonner, après cela, que la société éclairée de la capitale soit<br />

d'avance persuadée que les élections pour la Chambre seront tout<br />

juste aussi sincères que les élections municipales? Faut-il s'étonner<br />

que tout le monde dise et croie à Bucarest qu'avant même<br />

-de convoquer les collèges électoraux, le ministre de l'intérieur<br />

s'est fait adresser de tous les bourgs et villages des Principautés<br />

-des procès-verbaux d'élection, signés des maires et adjoints, avec<br />

la date et les noms en blanc; absurde rumeur qui suppose qu'en<br />

cet heureux pays le peuple aurait donné sans le savoir un blancseing<br />

au souverain pour la composition de la Chambre future?<br />

Tout cela n'est rien encore auprès de la loi rurale, qui viole<br />

non seulement tel ou tel texte de telle ou telle Constitution, mais<br />

les principes élémentaires du droit civil en tout pays, même despotique.<br />

Nous avons, dans notre numéro du 12 septembre, signalé<br />

les dispositions caractéristiques de cette loi. Il était difficile alors,<br />

sur une première vue, de démêler toutes les injustices et toutes les<br />

confusions que va entraîner ce partage violemment et arbitrairement<br />

décrété de toutes les terres de Valachie et de Moldavie. Plus on<br />

lit la loi, plus on y découvre d'incohérence et d'incurie. On avait<br />

pu croire d'abord que l'indemnité stipulée pour les propriétaires,<br />

si insuffisante qu'elle fût, serait du moins payée en argent réel<br />

par les paysans. C'était une erreur. L'argent des paysans transformés<br />

en propriétaires ira d'abord dans les caisses de l'État.<br />

On paiera les anciens propriétaires en obligations remboursables<br />

par séries dans l'espace de quinze ans; de sorte que tel propriétaire<br />

peut tout se voir enlever aujourd'hui et ne recouvrer quelque<br />

chose qu'après quinze ans écoulés. On avait pu espérer que<br />

les contestations inévitables qu'entraînera la double opération,<br />

exécutée sur une aussi vaste échelle, du partage des terres et de la<br />

répartition des obligations seraient jugées ou par les tribunaux<br />

ordinaires ou par des commissions mixtes composées en partie<br />

de propriétaires; elles seront au contraire tranchées en dernier<br />

ressort soit par le Conseil d'État, sorte de tribunal tout entier<br />

dans les mains du prince, soit par un comité central de liquidation<br />

où n'entrera que des fonctionnaires publics au choix du<br />

ministre des finances. On avait pu se figurer que les anciens<br />

propriétaires étant dépouillés des deux tiers de leurs domaines<br />

au profit des paysans dont il aurait déjà loué le travail moyennant<br />

d'importantes concessions de terrains, seraient du moins<br />

affranchis des charges spéciales qui leur étaient imposées au<br />

profit de la commune et de la paroisse; la loi ne les affranchit<br />

expressément d'aucune de ces obligations et continue de leur en<br />

imposer expressément plusieurs, le propriétaire a beau être appauvri<br />

ou ruiné; il a beau descendre de la grande situation qu'îl

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