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466 OLIMPIU BOITOŞ
de son triomphe avec le calme qui convient à la justice et qu'il
n'y a pas là seulement de la tranquillité, mais la confiance d'un
peuple abaissé par dix siècles d'esclavage et qui sent à sa tête
un homme capable de diriger ses destinées.
Léon Méhédin.
15. L'Opinion Nationale, 22 Mai 1864
Les journaux moscovites, autrichiens, catholiques ou conservateurs
de Paris, s'accordent à attaquer le prince Couza.
Au risque de paraître faire l'apologie d'un coup d'État, nous
aurons le courage de prendre sa défense.
Le 14 mai, le prince Couza a dissous l'Assemblée de Bucarest.
Cette Assemblée, depuis deux ans, s'opposait à l'émancipation
des paysans.
Elle repoussait l'affranchissement des Israélites.
Elle pactisait avec le clergé orthodoxe, qui regrettait la sécularisation
des biens des couvents. •
Elle était à la dévotion du parti des boyards, couverts du
menton jusqu'à la ceinture de décorations russes, gorgés d'or
russe, tout prêts à livrer à la Russie les gués du Pruth et les
passages des Balkans.
En présence des menaces de l'invasion moscovite, en présence
des dangers de la Roumanie, de l'Orient, de l'Occident, de
l'Europe entière, le prince Couza a fait ce que chacun de nous
eût fait à sa place. Il a agi, comme agit en 1793 le comité de
salut public. Il a bien agi.
Il a établi le suffrage universel à deux degrés.
Il a montré à la Russie et à l'Autriche qu'il n'avait pas peur.
Nous l'approuvons du fond du coeur, et nous lui crions:
Courage !
/. Labbê.
16. L'Opinion Nationale, 29 Mai 1864
Le coup d'État du prince Couza est un coup d'État, en
d'autres termes une violation de la loi. Il est donc condamnable,
au point de vue du droit absolu constitutionnel. Nous ne dirons
pas de mal de la métaphysique: elle aura son jour, quand l'Europe
sera pacifiée. Mais il faut être bien aveugle ou bien doctrinaire
pour ne pas reconnaître que l'état actuel de l'Europe est
essentiellement anormal et, pour tout dire en un mot, révolutionnaire.
La guerre est engagée entre la démocratie et la réaction.
Or, jusqu'à ce que la démocratie ait triomphé définitivement,
la stricte observation de la légalité est impossible, sous